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| Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) | |
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Aldric des Griffes-de-fer Garde du corps de la Reine
Messages : 24
| Sujet: Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) Mar 16 Sep 2014 - 13:04 | |
| [d' ici] Aldric est assis, jambes grandes écartées, sur sa chaise. S'asseoir normalement comme ils le font tous, se laisser aller au confort, empêche de se relever rapidement. Alors que, simplement les fesses posées sur un angle de chaise, il peut pivoter rapidement, se lever, et commencer immédiatement sa danse mortelle. Si nécessaire. Ce qui ne devrait pas l'être aujourd'hui, mais le protecteur (ou chien de garde, selon comment on veut voir les choses) doit être prêt tout le temps. Il n'a pas apprécié d'être relégué dans un angle de la pièce mais Guilhem a pris le rôle principal, c'est normal. Lui n'est là que pour écouter, interpréter, et éventuellement donner son avis mais uniquement si celui-ci s'avère nécessaire. Même s'il parle maintenant passablement bien la langue eiralienne - quoique avec un accent à couper au couteau - Aldric n'est bavard que dans de rares circonstances. Et celles-ci n'en feront probablement pas partie. Guilhem de Cîmerouge est assis à côté de lui. Un partisan de la première heure de la reine Iseult, depuis bien avant Aldric même. Cependant, ce dernier n'accorde qu'une confiance mesurée à la loyauté de ce dernier. Pourquoi s'est-il rallié à une jeune souveraine qui n'avait pas d'autres soutiens ? C'est une grande question. Et même si d'ordinaire la question des "pourquoi" n'effleure pas Aldric, en l'occurrence, il a du mal à comprendre Guilhem. Et ce qu'il ne comprend pas totalement le rend méfiant. Le silence, sans être d'une pesanteur palpable, n'est pas entre deux de ce qui réunit deux amis. Cela dit, ils se respectent et c'est une condition suffisante pour travailler ensemble. Aujourd'hui, ils sont réunis pour écouter le rapport des éclaireurs de Roland de Peyrefendre, qui étaient partis avec la Compagnie de l'Hydre en territoire lydane.. En tant normal, jamais Guilhem de Cîmerouge ou même Aldric n'auraient été appelés pour cela. Sauf qu'aujourd'hui, les rapports qu'ils ramènent parlent de tribus traditionnellement ennemies qui combattraient côte à côté. Ce qui est très mauvais signe, si ces faits sont avérés : les précédents d'évènements de ce genre étaient en rapport avec les Guerres Saintes lydanes. Il faut donc des oreilles bien informées pour écouter ce rapport, et arracher jusqu'à la plus petite goutte d'information à ces éclaireurs. Il y a aussi Hild, la mère de la reine : en fine connaisseuse des remous politiques de la Lydanie, elle a tenu à parler directement aux éclaireurs. Elle est toujours du genre à préférer des informations de première main quand c'est possible, et particulièrement sur les sujets importants. Or il n'y a pas plus important que ce sujet-là puisque pacifier les Lydanes est la seule chose qui donne un sens à son mariage impopulaire avec Petrus. La porte s'ouvre, se referme, après que quatre hommes aient fait leur entrée. Des soldats de petite taille, secs, nerveux, au visage dur : des vétérans, manifestement. Un seul est un grand blond aux yeux bleus, qui détonne parmi ses trois compagnons. Asseyez-vous.C'est Guilhem de Cîmerouge qui vient de parler. C'est lui qui parlera, sans aucun doute, et qui fera les présentations, en essayant de mettre tout le monde à l'aise. Ce qui ne sera pas facile, car les quatre soldats ont manifestement reconnu Aldric (ce qui n'est guère difficile dans la mesure où il est le seul de toute la ville à porter des vêtements traditionnels lydanes), et le dévisagent d'un regard dur, froid et meurtrier comme l'acier. En ce qui concerne Hild, c'est sans doute moins évident : elle ne porte nulle couronne, ils ne voient donc probablement qu'une femme parmi d'autres. Le moment où ils découvriront son identité risque d'être amusant. L'inimitié entre Lydanes et gens du Kevalis est assez connue, quoiqu'elle se soit estompée dans les dernières années, et Aldric se sent subitement nu sans Töter, sa grande épée. Encore qu'elle n'aurait pas été un bon choix dans cet espace clos. Il va revenir à Guilhem de détendre l'atmosphère, un exercice dans lequel il est heureusement fort doué. |
| | | Guilhem de Cîmerouge Capitaine des Gardiens de la Reine
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| Sujet: Re: Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) Mer 24 Sep 2014 - 1:08 | |
| D'un côté, quatre hommes du Kevalis, des soldats aguerris, aux ordres de Roland de Peyrefendre, avec tout ce qu'on connaissait de l'amour des Lydanes de ce dernier, et originaires de la région que les Guerres Saintes avaient mises à feu et à sang. D'un autre côté, Aldric des Griffes-de-Fer, le plus grand guerrier lydane à avoir foulé le sol de cette ville (le seul guerrier lydane à avoir foulé le sol de cette ville, en réalité), et Hild des Têtes-de-Loup, fille de Lothar, un des chefs lydanes les plus redoutés de son peuple. Quatre soldats d'un côté, et de l'autre, un tueur et la fille d'un chef lydane. Et accessoirement mère de la reine d'Eiralie.
Et il revenait à Guilhem, châtelain de Cîmerouge, capitaine des Gardiens de la Reine et maître espion de la Couronne, de mettre en œuvre ses talents de diplomate pour éviter que tout ce beau monde ne se saute à la gorge (ce qui serait facile), et même travaille ensemble dans un esprit d'entraide pour atteindre un but commun (ce qui serait difficile). Il avait laissé Iseult se débattre avec Roland de Peyrefendre... Insister pour rester aurait été saper son autorité devant un Comte. Il avait reçu un ordre direct, et l'avait exécuté. Mais néanmoins, il était assez anxieux de savoir comment l'entrevue se déroulait. Iseult était une jeune femme habile et intelligente, mais jeune et inexpérimentée. Quand à Roland de Peyrefendre, c'était une sorte de vieux molosse qui, lorsqu'il avait saisi son os, ne le lâchait plus. Pas le cheval que Guilhem aurait choisi pour la première sortie de la Reine sans personne pour tenir sa monture, mais bon. Le temps était venu depuis un moment, et il fallait supposer qu'Iseult était prête. En attendant, autant s'occuper de problèmes solubles dans l'immédiat.
Bien. Laissez-moi faire les présentations. Voici Hild d'Higden, femme de Petrus d'Higden et mère de Sa Majesté Iseult d'Higden. Aldric des Griffes-de-fer, l'un de ses gardes...
Alors que Guilhem désignait le Lydane avec un plaisant sourire, quatre paires d'yeux animés de la même animosité se braquèrent sur Aldric, qui les ignora purement et simplement. Il arborait un sourire lointain, comme s'il écoutait une musique agréable qu'il était seul à percevoir et semblait totalement indifférent à la présence des éclaireurs. Guilhem soupira. Ils avaient beau faire de leur mieux pour que tout se passe bien, Aldric semblait toujours vouloir rappeler aux Eiraliens ses origines en se comportant totalement différemment d'eux. Ce n'était même pas par provocation... Il n'avait simplement rien à faire de ce qu'on pensait de lui. Il faisait juste assez d'efforts pour ne pas provoquer d'accès de violence aveugle chez les eiraliens de Falyse, mais guère plus.
Armand, Hunaud, Ludovic et Guy, soldats au service du comte de Peyrefendre.
Guilhem observa les hommes. Ludovic était l'archétype du guerrier suéri : blond, grand, bien bâti, large d'épaules. Les trois autres étaient plutôt secs, râblés, petits, mais musclés. Et leur regard était franc, direct. Mais Guilhem s'intéresserait bien plus aux mots qu'aux regards. Un menteur se détectait bien plus facilement par son langage que par ses expressions : il y avait bien d'autres raisons que la malhonnêteté pour détourner le regard ou agiter nerveusement les mains. En particulier en présence de la reine-mère.
Cela dit, le regard disait quelque chose, de même que les vêtements. Armures légères, vêtements robustes et de coupe simple : des pragmatiques. Regard direct et franc : respectant la sincérité, plus attentifs aux actes qu'aux paroles. Pas le genre à s'entendre avec des représentants typiques de la noblesse de cour de Falyse. A partir de là, Guilhem était assez expérimenté à ce jeu pour adapter son discours.
Bien. Je sais qu'il n'est pas forcément facile pour tout le monde ici de travailler ensemble. Mais, aujourd'hui, nous sommes dans le même camp : nous voulons déterminer ce qui se passe en Lydanie pour pouvoir protéger l'Eiralie au mieux. Et tout le monde, ici, connaît bien la Lydanie, quoique de manière différente. Tout le monde ici peut être utile et apporter des informations qui éviteront à vos familles de voir leurs fermes brûlées. Donc... racontez-nous ce que vous avez vu.
C'était le Cîmerouge-souriant-tant-qu'aucun-murmure-de-désapprobation-ne-se-fait-entendre qui s'exprimait. Si les gardes se montraient coopératifs et manifestaient la déférence adéquate, particulièrement envers la reine Hild, ce serait le seul Cîmerouge qu'ils verraient jamais.
Dernière édition par Guilhem de Cîmerouge le Dim 4 Oct 2015 - 19:52, édité 1 fois |
| | | Hild d'Higden Reine-mère
Messages : 22
| Sujet: Re: Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) Mar 28 Oct 2014 - 11:02 | |
| D'habitude, ce genre de situation aurait grandement amusé la reine-mère Hild. Il y a là tous les ingrédients nécessaires : deux hommes qu'elle connaît, l'un nanti d'un pouvoir que d'aucuns pourraient trouver déplacé vu sa naissance, voire douteux tant ses motivations sont obscures, l'autre membre évident d'une race honnie, arborant avec une sérénité qui confine à l'arrogance tous les dehors de ses origines, jusqu'à la posture qu'il adopte. Quatre hommes inconnus, quatre énigmes, quatre caractères à découvrir, à percer, même, et rien de tel pour ça qu'un peu de tension. Et elle au milieu de ça, elle qui a régné, et règne toujours à travers sa descendance, sur un peuple qui a tant saigné par la main des siens. Explosif...
Sauf que "d'habitude" ne s'applique pas aujourd'hui.
Hild est sagement installée dans un coin de la pièce. Aucun signe de son statut n'apparaît sur elle, et c'est voulu. Elle préfère gommer tous les signes de ce qu'elle est afin que ces hommes ne voient, a priori, qu'une femme noble d'âge mûr. Blonde, oui, comme la majorité des Lydanes, mais aussi comme beaucoup d'Eiraliens. Qu'ils la prennent comme une conseillère de la Couronne, ce qu'elle est finalement, sans l'identifier trop vite, et leurs préjugés s'en trouveront peut-être quelque peu ébranlés. Aujourd'hui leur haine serait un frein à leurs mots, et il faut éviter cela à tout prix.
La reine-mère évite de songer à sa fille qui fait face en ce moment même, seule, à l'un des hommes les plus puissants d'Eiralie. Iseult a choisi de l'affronter seule, et elle ne saurait trop la féliciter de ce choix. Il est temps, plus que temps, que la jeune femme montre, particulièrement à cet homme-là, qu'elle est une souveraine à part entière, même femme, même sang-mêlé. Hild la sait tout-à-fait capable de prendre immédiatement les décisions qui ont besoin d'être traitées rapidement et de signaler qu'elle réfléchira aux questions plus délicates et moins urgentes, avec l'aide de son Conseil, qui est là pour ça. Iseult est avisée et prudente. Mais Hild frémit quand même de savoir son louveteau d'enfant sous la griffe du vieux lion bourru de Rossburh. C'est comme ça, quand on est mère, impossible de décider qu'on s'en fiche. Par contre, on peut se concentrer sur ce qui est important dans l'immédiat, et reporter l'angoisse à plus tard.
Guilhem a pris les commandes de la petite réunion, comme il se doit. Hild aurait préféré un peu moins de courtoisie qui aurait reporté à plus tard les présentations officielles, du moins pour préserver son propre anonymat, puisque celui d'Aldric... bref. Peu importe, c'est dit. Elle se redresse donc légèrement sous le regard des quatre hommes, reine et Eiralienne jusqu'au bout des orteils. De toute façon Aldric focalise bientôt toute leur animosité raciale, et comme il s'en contrefout, tout est bien.
La reine-mère mémorise les noms des quatre hommes à mesure que Guilhem les énonce, en les fixant d'un regard aigu. Armand, le petit râblé au poil rare, l'air coriace. Hunaud, à l'opposé, sec et maigre comme un jour sans pain, mais qu'on devine solide comme une lame, et aussi peu flexible, gueule cassée aux dents de travers, petits yeux rapprochés. Peut-être le plus moche du lot. Ludovic, large carcasse blonde au teint très pâle, rougi plutôt que hâlé par le soleil, les brumes du Nord ancrées dans ses yeux clairs. Suéri jusqu'au bout de ses ongles carrés. Guy enfin, roux d'incendie, visage poupin traversé d'une méchante cicatrice, regard glauque rivé sur Aldric, habité d'une colère rentrée et tumultueuse.
Donc... racontez-nous ce que vous avez vu.
Rappeler les fermes brûlées était peut-être un peu cruel de la part de Guilhem... mais après tout c'était habile. Ces hommes avaient des choses à perdre à jouer les idiots hargneux. Même si Hild s'y serait sans doute pris tout autrement, il lui fallait reconnaître que le côté plus direct et à la limite agressif de Guilhem ne pouvait que fonctionner sur ces hommes. Si ce n'était pas de leur ferme qu'il était question, ils avaient des frères et des cousins, et là-dedans sûrement quelques fermiers et forestiers à protéger.
On a été envoyés pour escorter la Compagnie de l'Hydre. Environ cent hommes, des mercenaires. Et on est tombés sur un affrontement. Une autre compagnie. Nettement plus importante, dans un camp fortifié, du très beau boulot. L'emblème était un poing et des éclairs. Le type qui nous a reçus après la bataille était un étranger. Un nom bizarre, Sukjor, ou Sukjar...
Sikhtaar ?
Sukhtaar.
Ouais, c'est ça. Une tête comme de jamais vu. Petit et tout sec. Peau sombre presque verdâtre, yeux noirs, un accent que j'avais jamais entendu. En tout cas rien de Lydane, Eiralien ou Suéri.
Ah... Un teint olivâtre pouvait provenir d'Albad-Ryah, ou de région lointaines de l'Ancien Empire. A entendre le Revalhend présent lors de l'entrevue avec Peyrefendre, l'Est était probablement une hypothèse plus valide. Quoi qu'il en soit l'homme du Poing Etincelant était d'une origine nettement lointaine.
Les Lydanes étaient de plusieurs tribus, et on a reconnu deux symboles au moins, mais M'sire le Général a du vous expliquer déjà. Lance-Serpent, et Griffes-Noires.
Combien d'hommes ?
Hild se reprit. Elle ne leur avait même pas laissé le temps d'une respiration. Elle poursuivit plus calmement.
Les Lance-Serpent alignent cinq cent guerriers, et les Griffes-Noires plus de mille, sans compter les autres tribus présentes. Vous a-t-il semblé que les rangs des assaillants comprenaient autant d'hommes ?
Auquel cas aucune compagnie mercenaire, même bien fortifiée, n'aurait tenu.
Combien des mercenaires que vous avez suivis ou de ceux que vous avez rencontrés sont morts avec les yeux bleuis ?
L'arnstrym. Une fleurette délicate, rose pâle, innocente. Un poison violent au secret de préparation jalousement gardé, dont les Lance-Serpent enduisaient notoirement leurs armes de guerre. Non de chasse, parce que la viande ainsi abattue était inconsommable. Les Lance-Serpent étaient-ils réellement présents ? Combien ? Avait-on imité leurs symboles guerriers pour faire croire à une invasion ou pour masquer l'intervention massive d'une autre tribu et rejeter sur eux le blâme ? Ca s'était déjà vu.
Et les Griffes-Noires ? Plus tard. Calme toi. Une chose à la fois.
Le plus grand, le blond, regarde maintenant Hild en plein visage. C'est très discourtois. Mais elle ne s'en offusque pas, d'abord parce que ça ne fait pas partie des choses qui l'offusquent autrement que par affectation, pour faire "à l'Eiralienne", et surtout parce que le contact visuel, l'échange de regard, est une des manières les plus certaines de savoir qui on a en face de soi. Et là, Hild tient un homme qui n'aime pas les Lydanes mais qui ne les hait pas de manière assez violente pour troubler son jugement. Et un homme assez intelligent pour répondre efficacement à ses questions.
Il y a eu des yeux bleus, oui. On n'est pas restés pour compter, mais plusieurs dizaines.
Hild fronce les sourcils. Jette un regard à Guilhem, croise celui d'Aldric au passage. Des Lance-Serpent, sans aucun doute. En nombre. Peut-être pas toute la tribu, mais une fraction significative. |
| | | Aldric des Griffes-de-fer Garde du corps de la Reine
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| Sujet: Re: Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) Jeu 6 Nov 2014 - 14:06 | |
| Il n'y a pas que l'épée d'Aldric qui soit vive. C'est aussi le cas de son esprit. Bien qu'il ne soit pas bavard. Ces hommes ne l'aiment pas, c'est certain. Il perçoit leur hostilité. Pourtant, lui se sent très proche d'eux. Ce ne sont pas des eiraliens comme les autres, habitués aux belles phrases, à la vie en ville, insensibles aux murmures de la Forêt.
Ce sont des gens comme lui, des hommes qui savent que lorsque les cheveux se hérissent sur leur nuque, il faut encocher sa flèche, même si l'on ne sait pas pourquoi. Des hommes qui savent faire la distinction entre un oiseau qui s'envole parce que tel est son désir, d'un autre qui s'envole parce que quelque chose l'a dérangé. Ils sont comme lui. Mais plus lents, se dit-il avec une ombre de sourire, mais pas le sourire amical, non, le genre de sourire qui étire légèrement les coins de la bouche, relève un minuscule fragment de canine et fronce les sourcils. Le sourire qui fait plus penser à un loup savourant à l'avance son prochain repas, qu'à un ami saluant un autre ami. Et c'est parfaitement normal.
Ils me ressemblent, mais ils sont d'un autre clan. Un clan qui n'est pas ami du mien. Peut-être même un ennemi.
C'est quelque chose qu'Aldric, des Griffes-de-Fer, a encore du mal à gérer et à clarifier dans sa tête. Quelque part, il se sent du même clan qu'Iseult et Hild, mais, en même temps.... Ce sont des Têtes-de-Loup. Ou des Eiraliennes. Pas des Griffes-de-Fer. Quand aux Eiraliens, ils semblent eux-mêmes constitués de clans, mais qui ne se déclarent pas forcément. Certains disent qu'Iseult est du clan Higden. D'autres, du clan Têtes-de-Loup. D'autres, qu'elle est des deux mais ils la considèrent comme entre les deux. Comment cela est-il possible ? On appartient à un clan, ou bien on en est exclu. Non ? Tout cela est bien compliqué. En revanche, il y a une chose qui est très claire.
La bouffée de fureur qui a traversé Aldric en entendant la description.
Un poing et des éclairs, hein ? Les mémorialistes nous en ont longuement parlé. Tueurs d'enfants. Violeurs. Massacreurs de messagers. Dämonen.
Et, pour une fois, il prend la parole. Les bons mémorialistes ne transmettent pas que des récits. Ils transmettent aussi des expériences, avec tout ce que cela implique : des odeurs, des visions, des émotions, des gestes... Parce que la partie d'une expérience qui passe par la parole est aussi faible que la partie d'un arbre composée de feuilles. C'est ce que le profane voit, mais, en réalité, ce n'est que l'aboutissement de tout le reste.
Et les Griffes-de-Fer avaient d'excellents mémorialistes : ils sont une part vitale d'un clan, celle qui transmet le savoir aux jeunes.
Ce que vous appelez le poing étincelant, nous, nous les appelons "Dämonen". Des monstres qui ont tué nos enfants et nos vieillards, détruit des villages, abattu et même torturé des messagers. Des...
Aldric s'interrompit, cherchant un autre mot. Mais en eiralien, il était limité. Il avait acquis un très bon vocabulaire sur ce qui concernait la guerre, mais pour le reste, il était resté limité. Cela dit, cela ne l'empêchait pas d'attirer l'attention de certaines femmes de la cour. Parfois, elles aimaient qu'on ne parle pas trop. Il jeta un coup d’œil suppliant à Hild pour trouver un autre mot, puis renonça.
Dämonen. Pas hommes. Toutes les tribus qui les rencontrent doivent les tuer tous. C'est plus important que querelles entre tribus. D'abord, abattre les Dämonen. Seulement après, pouvoir régler problèmes de tribus. C'est connu.
Il croisa les bras, appuyant ainsi le ton définitif de sa sentence. Dans sa tête, les choses étaient aussi claires que cela. D'abord, les humains contre les Dämonen. Puis, son clan contre les autres clans. Tout simplement. |
| | | Guilhem de Cîmerouge Capitaine des Gardiens de la Reine
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| Sujet: Re: Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) Mar 22 Sep 2015 - 23:21 | |
| Guilhem écouta sans broncher la tirade d'Aldric, laissant ses derniers mots s'étirer dans le silence. Histoire de bien laisser l'hypothèse se développer pour voir si quelqu'un s'en emparait. Puis il croisa les bras avec un sourire à la destination des soldats du Kevalis.
Vous voyez, c'est pour ce genre d'informations que nous gardons un guerrier lydane avec nous.
Il fit une courte pause, savamment calculée pour laisser ses interlocuteurs s'imprégner de l'idée que Guilhem avançait : qu'un homme comme Aldric n'était pas forcément une honte et un handicap, mais ce pouvait également être un transfuge des plus utiles. Puis il reprit la parole, exactement au bon moment. Pas trop long pour ne pas les laisser rebondir, pas trop court pour les laisser intégrer.
Décrivez cette bannière. Avec exactitude.
S'il s'agissait bien du corps d'armée auquel ils pensaient, la description précise était la suivante : fond rouge, poing d'or étreignant des éclairs d'or, avec des ondes bleutées tout autour. Mais il ne voulait pas les influencer.
Un fond rouge, avec des vagues bleues tout autour d'un poing d'or qui serre des éclairs de la même couleur.
La réponse était venue, sans hésitation, du dénommé Hunaud. Guilhem s'autorisa un petit soupir de soulagement. Peut-être que la situation n'était pas si catastrophique, en réalité. Peut-être. Il poursuivit, en se tournant cette fois-ci vers la reine-mère.
Votre Majesté. Ces étendards vous disent-ils quelque chose ? Est-il possible que deux tribus ennemies se soient alliées pour un cas précis de ce genre ? Je n'ai jamais entendu parler de tels cas mais je confesse mon ignorance des mœurs lydanes. Et si c'est ce qui s'est produit, est-ce que cela peut créer un précédent et favoriser la mise en place d'une nouvelle alliance ?
En réalité, le maître espion n'était pas entièrement convaincu par la thèse de l'alliance purement circonstancielle. Il aurait bien aimé y croire, mais le problème, justement, c'était que la réalité correspondait rarement à ce qu'on aurait voulu entendre. Cela dit, si lui-même n'osait pas y croire, il préférait tranquilliser les éclaireurs. Parce que, si pour l'heure ils étaient au secret, sur quatre hommes, tôt ou tard, l'un finirait par parler. Même s'ils recevaient des ordres stricts pour les en empêcher, s'ils paniquaient, ils voudraient mettre leurs familles à l'abri, la rumeur se répandrait, et l'agriculture au Kevalis, grenier à blé de l'Eiralie, s'effondrerait. Remplacer les paysans paniqués par une main-d’œuvre servile et incompétente ne ferait que limiter les dégâts.
Il y avait encore de nombreuses autres questions à poser, mais Guilhem voulait avant toute chose entendre ce que la reine-mère en pensait, en espérant qu'elle sache moduler son discours en fonction de son auditoire. Mais il la connaissait depuis assez longtemps pour être rassuré sur ce point.
Restaient cependant de nombreuses interrogations : par exemple les intentions de cette fameuse légion, s'il s'agissait bien d'une ancienne légion impériale, ou d'une troupe qui s'en réclamait. Son sort. Les pertes subies, ainsi que les tactiques employées, même si ce dernier point l'intéressait moins, car il se doutait bien que le seigneur de Peyrefendre s'était penché sur la question avec bien plus de ténacité et de compétence que lui-même.
Dernière édition par Guilhem de Cîmerouge le Dim 4 Oct 2015 - 19:49, édité 1 fois |
| | | Hild d'Higden Reine-mère
Messages : 22
| Sujet: Re: Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) Dim 4 Oct 2015 - 11:53 | |
| Silencieuse et tous les sens aux aguets, Hild a écouté chaque mot, guetté chaque mouvement. Presque flairé chaque odeur émanant des hommes qui l'entourent. Ceux qu'elle connaît, Guilhem l'impénétrable et Aldric qu'elle comprend toujours un peu trop bien. Et ceux qu'elle ne connaît pas, les quatre forestiers inquiets, tendus, à peine rassurés par la présence d'un Eiralien, quand même. Pourtant, tout impressionnés et méfiants qu'ils soient, les hommes parlent. Savent-ils que le secret qu'ils détiennent est dangereux ? A même de mettre à mal l'équilibre fragile du pouvoir royal ? Qu'il serait peut-être judicieux qu'ils n'aient plus l'occasion, après ceci, de le confier à personne ?
Ils doivent s'en douter...
C'est le genre de sacrifices qu'Hild sait parfois nécessaire, et qu'elle a déjà ordonné. Guilhem comprend. Iseult refuserait, elle, et c'est tant mieux. Qu'elle continue à rester immaculée. Ses deux conseillers les plus proches savent qu'un de leurs rôles est de porter ces souillures à sa place.
Mais pas cette fois. Ils sont à Peyrefendre. A lui de juger. En plus le voyage a été long. Et ils sont quatre. Non, pas cette fois. Il faudra faire avec, et les nouvelles sont somme toute moins effrayantes qu'elles le semblaient au départ.
Deux tribus peuvent s'allier devant un combat commun. Toutes les tribus peuvent même conclure ces alliances, c'est d'ailleurs ce qu'elles ont fait lors de l'invasion lydane que nos troupes ont repoussée. Toujours temporairement, et toujours après une promesse formulée devant l'Advarät de chaque clan impliqué. C'est l'homme sacré, ou la femme, qui reçoit les serments. Mais ces alliances sont rares et soumises à un code rituel. Un garant est laissé auprès de l'Advarät de l'autre clan. Une sorte d'otage. L'objectif de l'alliance est fixé, et un délai également. Ce délai écoulé, l'alliance se défait, les Advaräy se rencontrent et les garants sont rendus à leur clan.
Hild change de posture, détendue en apparence, consciente que cette petite leçon des us et coutumes de Lydanie se doit d'être exposée de manière aussi détachée que possible. Qu'ils ne viennent pas trop facilement à la conclusion qu'elle est elle-même un garant, à durée indéterminée... ou pas.
Il semble qu'on soit bien dans ce cas. D'aussi loin que les Dämonen ont été repérés, ils ont du provoquer un violent tumulte. Les messagers ont couru de tribu en tribu, et à mesure que leur approche se confirmait, les alliances se sont construites. S'ils venaient du Sud-Est, les mercenaires ont abordé la Lydanie par les terres des Lynx-Trois-Yeux. Un clan réduit, mais très vindicatif. Leur bannière porte deux pointes ornées de crin noir et trois yeux de félin. Ils sont voisins des Griffes-Noires. Plus loin il y a d'autres clans mineurs, alliés aux Griffes-Noires, tandis que les Lynx sont alliés aux Lance-Serpent, d'où peut-être la présence de ces derniers, même si leur clan vit plus au Nord.
Elle se redresse légèrement, sa pensée se construit juste en avant de son discours. L'assurance est revenue dans ses mots.
Oui, c'est l'hypothèse la plus probable. Ils ont fait front commun face à la bannière au Poing. Le fait que la Lydanie entière ne se soit pas jetée sur ses armes peut être simplement due au fait que le temps pressait. Ils n'ont pas eu le temps de faire se propager l'alarme bien loin au-delà des terres se trouvant directement au passage de leur ennemi détesté.
La reine-mère fronce brièvement ses sourcils blonds.
Reste à savoir ce que venait chercher ici cette compagnie. Et ce qui reste d'elle à présent.
Elle se tourne vers Ludovic, celui qui jusqu'à présent a parlé le plus précisément et le plus intelligemment.
Quand vous vous êtes retirés des combats, que se passait-il ? Qui avait l'avantage ? Essayez de vous rappeler chaque détail au sujet de cette compagnie au Poing Etincelant. Types d'armes, fortifications de leur campement, allure et langage de ses hommes. Il y a ce Sukhtaar au teint olivâtre, étaient-ils nombreux à lui ressembler ? Chaque information peut avoir de l'importance.
Et comment. Ces hommes sont des éclaireurs, ils sont entraînés à la vigilance. Et tout ce qu'ils n'auront pas interprété peut receler un fragment d'information, peut-être capital. Le regard gris-vert de Hild scrute intensément leur visage à chacun, carrément. Comme si elle voulait voir à l'intérieur de leurs têtes. Et les Astres savent à quel point elle aimerait en être capable. |
| | | Aldric des Griffes-de-fer Garde du corps de la Reine
Messages : 24
| Sujet: Re: Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) Dim 4 Oct 2015 - 20:10 | |
| Aldric reste silencieux, tous ces discours lui passent au-dessus de la tête. Il n'est pas bête, mais pas un penseur politique non plus. De plus, pour lui, ils sont tous en train de s'exciter sur une question sans importance.
Nous avons d'excellents mémorialistes. Un ennemi ancestral du Peuple vient en armes par chez nous, brandissant sa bannière en provocation. Les tribus qui le peuvent suspendent leurs querelles, et elles s'allient pour lui faire payer nos ancêtres morts. Elles sont repoussées. Mais il y aura d'autres attaques. En quoi cela nous concerne-t-il ? Les Dämonen mourront, et s'ils sont bons combattants, ils emmèneront beaucoup de nos chasseurs avec eux. Mais ce n'est pas un danger pour l'Eiralie.
En effet, selon Aldric, et selon la logique lydane, l'évènement qui s'est produit est l'équivalent de celui-ci. Lors d'une réunion de famille, les invités se disputent, et deux frères en viennent même aux mains. Bien sûr, quelques dents sont cassées et quelques hématomes apparaissent, mais rien de gravissime. A ce moment, surgit sur le perron un homme, brandissant la tête de leur père disparu. Les deux frères sautent sur l'intrus et le massacrent. Cela ne signifie en rien qu'ils vont ensuite partir en guerre pour brûler la ferme voisine. Ils ont simplement payé leur dette de sang.
Cela dit, Aldric n'est pas un analyste politique, et encore moins un bavard. Il est un monstre en ce pays, sorti tout droit d'une légende racontée par les grand-mères pour faire tenir les enfants tranquilles. Alors ce n'est certainement pas à lui qu'il revient de calmer ces soldats. Les calmer... Même lui est assez fin pour savoir qu'une fois sortis d'ici, ils risquent de bavarder. Töter pourrait régler ce problème. Mais, depuis le serment d'Aldric des Griffes-de-Fer à Iseult d'Higden, Töter répond à la volonté de la Reine, et seulement à elle. Silencieux, Aldric se rencogne contre le mur, comme s'il en faisait partie. Il n'est techniquement plus là. Ne fait rien, ne dit rien.
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HRP : A l'avenir, il est possible qu'Aldric saute de temps en temps son tour de jeu, vu qu'il n'agit pas de manière concrète et ne fait rien d'autre que de l'introspection. Pour cette même raison, ce post est inhabituellement court, pour éviter de délayer sans faire avancer le RP. |
| | | Guilhem de Cîmerouge Capitaine des Gardiens de la Reine
Messages : 35
| Sujet: Re: Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) Dim 4 Oct 2015 - 21:36 | |
| La promptitude de la réaction d'Armand montre qu'il avait anticipé la question.
C'était bien les trois quarts qui avaient le même teint olive et les yeux noirs, Commandant. Nous n'avons vu aucun Lydane, aucun Suéri. Peut-être quelques-uns qui auraient pu ressembler à des Eiraliens. Le restant avait la peau sombre, presque noire, des fois. On en a vu quelques-uns avec la peau marron foncée et des yeux bleus, ou verts.
A ces paroles, un sourire égrillard flotta un instant sur les lèvres du dénommé Hunaud, suggérant que dans les "quelques-uns", se trouvaient "quelques-unes" qui avaient été parfaitement regardables. Soldats ou putes ? Ce n'était pas vraiment l'important. Guilhem, même s'il avait saisi les implications, s'en moquait éperdument dans ce cas précis.
Les fortifications... Palissades, fossés peu profonds, partiellement renforcés de pieux. Pas de partout. Probablement que les Lydanes avaient attaqués avant qu'ils soient parfaitement prêts. Ou alors ils n'avaient pas voulu envoyer des gens défricher trop loin dans la forêt. On sentait que c'était des gars qui avaient l'habitude de monter des camps fortifiés. Les armes... des lances, principalement, de grands boucliers. Des haches, aussi, et des épées. Ils se battaient en phalange, javelots à distance, lances ensuite, et haches quand ils étaient vraiment agrippés au corps-à-corps.
C'était un compte-rendu exceptionnellement précis, surtout vu le degré de peur que les éclaireurs avaient dû éprouver. Roland de Peyrefendre n'envoyait pas n'importe qui pour ses missions spéciales.
Des gens organisés, plus des professionnels que des enthousiastes. Ils débitaient les Lydanes comme un bûcheron débite un arbre. Ils criaient peu, ils donnaient des ordres dans une langue que je n'avais jamais entendue. Et euh... à la fin du combat... Difficile d'évaluer les pertes. C'était un tel bord... un tel chaos, Commandant. Franchement, on n'en sait rien.
Guilhem hocha la tête une fois le rapport terminé.
Alors ils venaient de l'Est. Pas des terres proches de la Vaste-Fange, leur langage serait encore compréhensible. De l'est ou du sud-est de la Lydanie.
Guilhem prit une profonde inspiration, se demandant s'il n'outrepassait pas ses prérogatives. Normalement, il n'y avait pas lieu de donner à de simples soldats les conclusions auxquelles on parvenait à partir de leurs rapports. Mais il fallait extirper les graines de la panique avant qu'elles ne commencent à germer. Il en discuterait avec le seigneur Roland, mais celui-ci refuserait probablement de voir des soldats loyaux et courageux assassinés au nom de la raison d’État. Ne serait-ce que parce que Hild et Guilhem préconiseraient cette solution. En fait, la meilleure manière de pousser Roland à exécuter les soldats était de ne rien dire à ce sujet, voire d'exprimer que cette solution contrarierait Hild.
On y songera. Il faut procéder avec subtilité.
Mais la décision devait venir de Peyrefendre. Il était politiquement impossible que la reine ou son entourage décide de tuer les soldats d'un comte sans son accord. En fait, le plus simple serait peut-être de poser la question de front. En attendant, il fallait rassurer les éclaireurs.
Pour moi, il s'agit simplement d'une alliance de circonstances dans des clans lydanes bien loin de nous... Et pour se défendre contre une intrusion, pas pour lancer une offensive. Dans ces conditions, je ne suis pas excessivement inquiet pour le sort du Kevalis. A moins que...
Et là, il se tourna vers Hild.
Votre Majesté, pensez-vous que cette alliance puisse s'amplifier jusqu'à devenir une coalition dangereuse pour nous ? Se muer en une force d'invasion ?
Il avait bien compris que tel n'était pas le cas, mais ces combattants, et à travers eux le Général Protecteur, avaient besoin de l'entendre de manière explicite et sans ambiguïté. Il espérait qu'Hild serait assez fine pour comprendre quelle était la réponse attendue : sans ambiguïté ni prudence rhétorique de principe, "à l'eiralienne" comme elle le disait en privé. |
| | | Hild d'Higden Reine-mère
Messages : 22
| Sujet: Re: Le retour des éclaireurs (pv Guilhem) Sam 31 Oct 2015 - 11:27 | |
| Bien joué, Guilhem.
La reine-mère croise le regard de Cîmerouge. Point besoin d'un hochement de tête ou d'un quelconque signe plus ostensible, un bref mouvement de paupières suffit. L'incongruité de cet échange d'idées devant les éclaireurs de Peyrefendre est suffisamment évidente pour que ces deux-là n'aient besoin d'aucun signal pour se comprendre. C'est souvent le cas. Leur tour d'esprit est très proche, ils le savent depuis longtemps.
Cette alliance se défera dès que sa cause sera défaite. Si les Lydanes l'ont emporté sur les mercenaires, alors ils repartiront dans leurs forêts, et reprendront rapidement leurs divisions habituelles. Je ne pense pas que le Kevalis ait quoi que ce soit à craindre. Les garder sous surveillance discrète jusqu'à ce qu'ils aient repassé la frontière devrait suffire, puisqu'ils en sont tout proches.
Hild prend le temps de fixer chacun des éclaireurs, l'un après l'autre, tout en se levant de son siège. Elle soigne son geste, tout en élégance, en dignité, en noblesse. Que ces hommes repartent en ayant une bonne fois pour toute assimilé qu'il n'y a pas plus Eiralien que cette "chienne Lydane". De quoi faire vaciller quelques une de leurs certitudes apprises. Et ébrécher, peut-être la haine et le manque de confiance que doit leur inspirer la couronne.
Messieurs, vous avez fait du bon travail. Je veillerai à ce que votre général en reçoive confirmation.
Un autre regard à Cîmerouge et à Aldric, avant de se tourner tranquilement vers la sortie. Il y aura des ordres à donner, que ces hommes restent, dans la mesure du possible, à l'écart et sous surveillance. Il ne devrait pas être nécessaire de les faire disparaître, finalement, mais autant s'assurer quand même de leur discrétion. Il est probable que Peyrefendre leur ait déjà fait comprenre, avec toute la subtilité qui le caractérise ("un mot de cette affaire, et je me ferai des brochettes de vos génitoires, avec vos langues en garniture" ou quelque chose d'approchant), de la nécessité de leur silence, mais mieux vaut vérifier qu'il l'a effectivement fait.
En attendant, ceux qui les côtoieront seront exclusivement des hommes sûrs. |
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