Note : en l'absence du joueur, le RP suivant a été décidé par le staff, à partir de ses décisions ainsi que de lancers de dés.
Hugo d'Arzbaum
31 ème jour du Soleil (192ème jour de l'année) An 165 Début de l'heure de la Tour (vers 20h) Camp du Poing Etincelant, dans le quartier des prisonniers...
La porte s'ouvrit.
C'était une des esclaves qui se tenait derrière. En tout cas, Hugo le pensait. Difficile d'en juger. Le visage était noyé dans l'ombre. Il resta là, immobile, les bras ballants, essayant de capter l'imperceptible étincelle de lumière qui signalait l'emplacement des yeux. Mais l'étincelle disparu. Un frottement de tissu et un bruit léger apprirent à ses oreilles aguerries de forestier que sa libératrice s'enfuyait.
Attends !
Le mouvement qui s'interrompt, brièvement. Une voix basse qui sort de l'obscurité. Voix faible d'un corps d'adolescente, mais la tonalité grave d'une femme faite.
Une mutinerie. Ça va être un massacre. Il faut dégager d'ici. Et je vais pas m'encombrer d'un boiteux. Bonne chance.
Un rabat de tente se lève et retombe. Péniblement, Hugo d'Arzbaum s'extrait de sa cellule. Pourtant, ça s'était bien passé. Il était arrivé à un accord avec le chef du groupe de mercenaires. Mais, évidemment, s'il y a eu mutinerie, tout est remis en question, et mieux vaut ne pas s'éterniser. La fille, qui qu'elle soit, a raison à ce sujet.
D'autant que, maintenant, Hugo a ce qu'il voulait. Il a pu sentir la vérité dans les yeux du chef, quand il a avoué avoir tué son frère. Tous les peuples reconnaissent le principe de la dette de sang, et Hugo devrait vouloir que cet homme meure... Mais bizarrement, il s'en sent incapable. Quels sont les termes qu'il a utilisés ?
"Ton frère est mort en courant la gueuse", quelque chose comme ça. Connaissant Sigebert, cette expression pourtant bien innocente prend un autre sens, bien plus sombre. Le sens qui se termine généralement sur un échafaud avec le coupable essayant de danser sans que ses pieds touchent le sol.
Donc, maintenant, Hugo d'Arzbaum est le seigneur en titre. Seigneur d'une châtellerie insignifiante collée à la frontière de la Lydanie, certes. Mais seigneur quand même. Et donc, il lui faut rentrer chez lui. Survivre. Raconter. Et gouverner. Mieux que son frère, si possible.
Il ramasse un poignard posé sur un tonneau. Un briquet d'amadou. Un bout de tissu, grossier, mais qui pourra servir à se réchauffer, puisque apparemment, il risque de dormir en forêt. Il évite soigneusement les gardes, ce qui n'est guère difficile : tout le monde gueule. Difficile de savoir s'il s'agit de cris de joie, de guerre, ou simplement d'engueulades d'ivrognes. Peut-être bien un mélange de tout ça à la fois.
Une ruse vieille comme le monde le débarrasse des gardes... du garde, à la porte. Une pierre lancée à l'opposé, le gars qui va voir, et lui qui se coule dans une traînée d'ombre. Un stratagème imbécile, et qui, un autre jour, n'aurait certainement pas marché avec des gens bien entraînés et disciplinés. Mais, justement, en ce jour, la discipline semble avoir totalement abandonné le camp. Le fait qu'un seul clampin reste à garder une issue principale en plein territoire ennemi le prouve. Si les Lydanes attaquaient maintenant, ils massacreraient tout le monde sans perdre un seul homme.
Hugo d'Arzbaum se faufile dans la nuit. Il marche, vers l'Ouest. Vers chez lui. Vers l'Eiralie, vers le Kevalis. Vers Arzbaum, vers Rossburh, vers Peyrefendre. Quelque part, il se dit qu'il faudrait informer le Général Protecteur, mais en réalité, il en a assez. Assez du devoir, assez des missions. Il veut rentrer chez lui, et remettre de l'ordre dans sa maison.
A peine a-t-il marché une valque qu'il doit s'aplatir contre le sol. Des Lydanes. Un groupe de cinq, dont un gravement blessé, soutenu par un compagnon. Ils ne sont pas là pour chasser ou tuer, mais pour se sauver. Hugo les laisse passer. Puis il fait un crochet prudent, large, en marchant lentement, silencieusement.
Puis il se remet en route. Et marche vers l'Ouest. Plusieurs jours. Plusieurs nuits. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un seul arbre devant lui. Jusqu'à ce qu'il soit chez lui.
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