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| Mauvais choix, mon garçon ! | |
| | Auteur | Message |
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Un malandrin
Messages : 8
| Sujet: Mauvais choix, mon garçon ! Mer 18 Juin 2014 - 14:24 | |
| P'tit Clo déambulait entre les échoppes d'un air faussement occupé. L'air faussement innocent, ça marchait rarement : c'était exactement le genre d'attitude qui faisait tiquer les gardes. Alors que l'air occupé, c'était parfait. P'tit Clo aurait pu être l'une de ces centaines de jeunes adolescents dégingandés (esclaves ou apprentis, dans les premiers mois d'apprentissage il n'y avait guère de différence), qui couraient de par les rues faire des courses pour leurs maîtres forgerons, tanneurs, tailleurs, marchands, apothicaires...
En réalité, il était un coupeur de bourses. Pas le meilleur, non, mais pas le plus mauvais non plus. Disons que son principal talent était de savoir rester modeste : il savait qu'il n'était pas assez brillant pour opérer longtemps sans se faire repérer. Et après, c'était l'arrestation, les cachots si on avait de la chance. Sinon on sortait de l'aventure avec quelques doigts en moins, ou quelques cicatrices de fouet en plus. Mais la plupart de ceux qui tombaient, c'était par arrogance. "Un dernier coup" disaient-ils, "et après j'arrête". Et bim. Pierrot l'Agile devenait Pierrot Huit-Doigts, et Judith la Vive, Judith Main-Gauche.
P'tit Clo n'était jamais tombé dans ce piège, jusqu'à présent. Il ne dilapidait pas tout l'argent qu'il gagnait, et lorsque le regard des gardes semblait trop insistant pour lui, il prenait simplement un bâton de marche et partait vers une autre ville. En général, il trouvait toujours quelque chef de caravane préférant les garçons aux filles. Ce n'était pas plaisant, mais ça ne durait que quelques jours, et lui assurait une protection. Ensuite, il recommençait son boulot ailleurs.
La clé, aussi, c'était de connaître les gens. Ce riche marchand qui arborait des bagues serties de diamants d'Acrogée faisait régulièrement livrer de "petits cadeaux" au responsable des gardes du marché : ne pas toucher. Cette dame qui portait discrètement une bourse rebondie sous ses haillons ne faisait que livrer de l'argent qui ne lui appartenait pas. En revanche, ceux qui la payaient pour faire transiter ces jolies pièces brillantes feraient promptement disparaître dans un endroit discret le petit malin qui voudrait s'en emparer. Les gardes de la reine étaient doux comme des faons, à côté de certains seigneurs des bas-fonds.
Parfois, paradoxalement, ceux qui semblaient les plus dangereux étaient les cibles les plus faciles. Comme ce Gardien de la Reine, là-bas. Ces gens étaient de véritables légendes : la garde rapprochée de la Reine, dont on disait qu'elle recrutait uniquement les meilleurs. Tous des tueurs sans pitié et des combattants émérites à la loyauté éprouvée. En duel, personne ne ferait le poids face à un de ces gars-là. Mais fort heureusement, P'tit Clo ne prévoyait pas de combattre le type en duel, juste de lui prendre sa bourse et de courir, vite et loin. Il connaissait fort bien les ruelles, c'était jouable. Et il était assez petit pour se perdre dans la foule.
Un Gardien de la Reine, c'était très bien payé, donc, gros bénéfice. Ils portaient souvent une armure, ce qui n'était pas pratique pour poursuivre un gamin dans des ruelles. Ils ne passaient pas souvent dans le quartier du marché vu qu'ils n'avaient pas de patrouilles à y faire, ce qui impliquait qu'ils avaient moins d'amis et d'indicateurs dans le coin qu'un garde habitué de l'endroit. Et comme les gardes de la cité n'appréciaient pas outre mesure l'arrogance des Gardiens (ils étaient l'élite, et tenaient à le faire sentir), ils ne s'empresseraient pas de voler à leur secours. Peut-être même qu'ils riraient sous cape en apprenant qu'il s'était fait détrousser.
En un instant, P'tit Clo prit sa décision : quelques pas rapides, son court couteau impeccablement affûté coupa le cordon de la bourse avec une imperceptible secousse, et P'tit Clo se retourna, serrant la bourse dans sa main contre son corps, pour repartir d'un pas vif. Juste assez vif pour mettre de la distance entre lui et sa cible, pas assez pour être vraiment suspect. S'il se sentait repéré, il courrait, bien sûr, mais sinon, le plus sûr était d'avoir l'air indifférent. |
| | | Trystan d'Artelion Gardien de la Reine
Messages : 275
| Sujet: Re: Mauvais choix, mon garçon ! Sam 21 Juin 2014 - 19:49 | |
| Trystan n'aimait pas particulièrement le marché, mais il n'avait pas vraiment le choix. Cimerouge l'avait envoyé avec quelques autres à la porte pour former une garde d'honneur pour Roland de Peyrefendre. Le maréchal du royaume était en route pour la capitale et il fallait l’accueillir avec tout le faste dut au chef des armées royales et à un comte d'Eirlie. La Garde avait donc dépêché plusieurs mentaux bleu à la protection du comte tant qu'il serait dans la capitale. Pour éviter de le froisser, on avait éviter de prendre des hommes sortit du ventre de filles à soldats, de soldats un peu trop proches de Lydanes ou des bâtards. Les mentaux bleus du comte avaient donc été sélectionnés parmis des vétérans des guerres Lydanes et des fils de nobles. C'était ainsi que Trystan avait fini sur la prestigieuse liste.
Armé de pied en cape, il ne restait donc plus qu'à se rendre à la porte par laquelle allait arriver le duc. Et le chemin le plus court passait par le marché.
Pour autant, s'il ne faisait que marcher dans les allées de stands, Trystan n'en était pas pour autant calme. Bien au contraire. Le jeune homme était tendu et scrutait la foule avec attention. Si on en croyait la missive que son esclave avait trouvé il y a peu, un assassin avait été engagé pour l'éliminer pendant une des ses missions avec la garde. Hors, c'était précisément ce qu'il était en train de faire. Une mission parmi une foule extrêmement danse et où pouvait parfaitement se cacher un voleur ou bien un assassin prêt à frapper.
Le jeune homme était donc particulièrement tendu et prêt à réagir à absolument n'importe quoi. Il n'avait pas l'intention de mourir. Mais si jamais son heure était venue, il avait bien l'intention de faire payer très chèrement sa vie.
Quelqu'un bouscula Trystan.
Il resta calme, s'imposant de ne pas céder à la panique qui menaçait de s'emparer de lui. Pas question de tirer son épée et de commencer à taillader dans la foule à la recherche d'un éventuel porteur de dague.
S'il avait choisit une cible qui en effet n'était que rarement attaqué et avait de l'argent sur elle, le jeune voleur avait commis une erreur tragique. Bien sur, personne n'osait voler la bourse d'un Gardien. Mais personne n'osait bousculer un Gardien, leur réputation de tueur était largement assez rependue et exagérée par le bouche à l'oreille pour dissuader tout le monde de les approcher de trop près. C'était très profitable dans leur mission protection de la reine, les assassins potentiels ayant tendance à réfléchir d'avantage s'ils pensent trouver face à eux de véritables golems d'acier.
Rapidement, sous le couvert de sa cape, Trystan passa la main à sa ceinture. Sa bourse ne s'y trouvait plus.
Le jeune homme regarda autour de lui assez rapidement avant de trouver le voleur. C'était ce type à tout les coups. Il faisait semblant d'être occupé. Un peu trop forcé d'ailleurs. C'était le travail d'un Garde de la reine de repérer les gens louches qui font semblant d'être occupés à tout autre chose. Les assassins potentiels arrivent rarement avec de longues capes à capuches, masques sur le visage et poignard dressé prêt à frapper.
Le jeune homme analysa rapidement la situation. Il pouvait tenter de lui courir après. Non. Si le gamin comprenait qu'il était repéré, il allait se mettre à courir. Et jamais Trystan n'arriverait à le rattraper avec cette armure. Les hommes du guets et les badeaux allaient sûrement rire sous cape et il était hors de question que la Garde soit ridicule.
Trystan resta donc parfaitement immobile, attendant de voir se que faisait le petit coupe bourse. Il se dirigeait vers une sortie du marché. La bonne sortie.
Trystan avança calmement vers une autre sortie assez éloignée. Il ne venait pas souvent dans cet endroit, mais il avait repéré les rues qui se trouvaient dans les alentours immédiats et leurs ramifications. La rue qu'allait prendre le petit voleur en rejoignait une autre un petit peu plus loin.
Lorsqu'il sut qu'il était hors de vue, Trystan força le pas essayant de ne pas s'épuiser. Il allait avoir besoin de forces pour faire comprendre au voleur qu'il avait eu une très mauvaise idée. Mais plus encore, il lui fallait récupérer sa bourse.
Le gardien arriva à l'angle quelques secondes avant le voleur. Celui-ci dut avoir une sacré surprise lorsqu'il sentit la poigne dure du gantelet se refermer sur son épaule avant d'être plaqué contre un mur. Et projeté contre le mur d'une petite impasse adjacente.
Trystan ne prit pas le temps de parler et tira son épée. Le gamin avait peut-être l'air dégingandé, mais ce gamin était armé et donc dangereux. La menace de la lame bleuté suffirait peut-être. Mais s'il fallait l'ouvrir en deux, Trystan n'hésiterait pas longtemps. |
| | | Un malandrin
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| Sujet: Re: Mauvais choix, mon garçon ! Sam 19 Juil 2014 - 13:59 | |
| Hé hop ! Le tour était joué. P'tit Clo se faufila dans la foule comme le faisaient tous les adolescents qui préféraient économiser du temps que de l'énergie. Dans cette masse humaine grouillante, on perdait de vue un gosse comme lui comme un rien, il le savait bien. Aussi, lorsqu'il eut atteint une des sorties du marché, il se sentit assez en sécurité pour entrouvrir la bourse et examiner son butin. Riche, sans aucun doute. Un de ces gars en bleu gagnait autant en une journée que P'tit Clo en un mois.
Une ombre bleue arriva sur sa droite. Avant qu'il n'ait eu le temps de relever les yeux, P'tit Clo fut soulevé de terre et catapulté contre le mur d'une impasse avec une force colossale. Sous l'impact de son dos contre le mur, ses poumons se vidèrent d'un coup, et il lâcha sa prise, haletant pour trouver de l'air. Sa première pensée fut que certain maréchal-ferrand cocu l'avait retrouvé, mais lorsqu'il entendit le bruit caractéristique d'une épée qu'on dégaine, il comprit rapidement que les ennuis qui se profilaient dépassaient la simple raclée. Encore plus lorsqu'il reconnut la tenue azurée d'un Gardien de la Reine. Beric, le gars qui ferrait les chevaux, était du genre costaud, mais pas le mauvais gars. Le genre à frapper quelques coups pour apaiser sa rancœur et laver son honneur, sans plus. Alors que les Gardiens de la Reine étaient les chiens de guerre de la Couronne, des tueurs surentraînés qui vous coupaient un gars en deux assez facilement que toi tu manges une pomme, oui mon gars, c'est moi qui te l'dis, mon gars, foi de Pierrot Huit-Doigts.
Pitié, m'sire ! Pitié ! Me tuez pas ! Tenez, je... je vous la rends ! Juste là !
Il n'arrivait pas à s'exprimer correctement, sous le coup de la panique. Mais ses grands gestes montraient sans ambiguïté la bourse qui était tombée contre le mur lorsqu'il l'avait lâchée. Il tenait encore son misérable petit couteau. Face à un Gardien de la Reine, c'était juste comme vouloir tuer un ours avec une aiguille à coudre. Il lâcha son arme pathétique.
J'me rends, m'sire ! Regardez, j'me rends !
Tout en parlant, il jetait frénétiquement des regards aux environs. Il n'y avait aucune aide à attendre d'un éventuel passant, il le savait bien, les Gardiens étaient pour la plupart des nobles, et de toute manière, personne n'irait en attaquer un pour défendre un gamin des rues, ou lui intenter un procès. Mais il cherchait surtout les issues. Enfin, l'unique issue. Pas question d'être livré à la garde pour prendre le surnom de "Clo Huit-Doigts".
La lame bleutée de l'épée avait un effet quasi hypnotique. Une belle œuvre d'art, pour sûr, qui devait valoir plus que la mansarde minable dans laquelle il louait une pièce sous le toit.
S'il vous plaît, m'sire ! J'voulais pas, promis ! |
| | | Trystan d'Artelion Gardien de la Reine
Messages : 275
| Sujet: Re: Mauvais choix, mon garçon ! Dim 20 Juil 2014 - 23:49 | |
| On peu trouver dans les Venelles et les bas fonds de toutes les villes une très grande variété de voleurs de tire-laines et de coupes-bourses. Vous avez des arnaqueurs, d'autres qui vont vous mettre un petit coup de dague dans le dos, quelques uns sont fidèles et ne balanceront jamais leur employeurs lorsque d'autres le feront avec bonheur contre la promesse de ne se voir trancher qu'un seul doigt plutôt que deux. Bien sur, Trystan ne pouvait pas comprendre les motivations profondes du gamin à peine plus jeune que lui qu'il avait en face. Non, bien sur qu'il ne le pouvait pas. Lui était né avec une cuillère d'argent dans la bouche. Fils aîné du baron d'Artelion, il avait été destiné à peine sortit du ventre de sa mère à devenir l'un des plus gros baron d'Avranie.
D'un autre côté, les motivations profondes de l'espèce de petit rat qui avait tenté de le détrousser, il n'en avait strictement rien à foutre.
On pouvait dire que le jeune homme avait passé de sales moments dernièrement et malheureusement pour lui, le voleur s'était fait un bouc émissaire tout trouvé. Bien entendu, ce n'était pas lui qui l'avait trahit et avait mis un plan sur pied pour le tuer, ce n'était pas non plus lui qui lui avait fait une mauvaise blague en lui faisant parvenir le portrait de sa femme morte, pas plus que ce petit voleur n'avait ôté la vie à Cyrielle. Mais par les Astres, il ferait un parfait défouloir sur lequel le jeune seigneur pourrait se faire une joie de frapper en toute tranquillité.
Normalement, on peu le faire sur les esclaves, mais bon, cela les abîmes. Il aurait put aussi en acheter un pour lui taper dessus ou alors prendre un manant dans la rue. Mais non. Allez savoir pourquoi, le fait d'avoir été victime d'une tentative de vol somme toute assez lamentable lui donnait des envies de justice à grand coups d'objets tranchants ou contondants sur des chairs exposés sans plus de protection qu'une simple chemisette. Et puis, soyons honnêtes, ce n'était pas pour la somme de la bourse que Trystan lui avait courut après. Ce qui avait semblé une grosse somme au petit voleur ne représentait pas une si grande chose pour Trystan. Peut-être qu'il y avait l'équivalent de quelques jours de nourriture pour toute la maisonnée. Pour quelqu'un qui n'avait jamais rien eu ou presque, c'était pratiquement le coup du siècle. Mais pour quelqu'un qui était habitué depuis sa plus tendre enfance à manipuler des nombres d'eirals à quatre chiffres, cette bourse ne contenait qu'un peu de ferraille.
Non, s'il avait courut après le voleur, c'était parce que s'il comprenait qu'on pouvait en venir à voler, cela ne voulait pas dire qu'il acceptait d'être la victime de larcins, mais aussi parce qu'il voulait en découdre.
Quel ne fut pas sa déception lorsque le voleur se contenta mollement de jeter son couteau au loin pour montrer qu'il était désarmé. Trystan avait espéré sans vraiment y croire que ce jeune homme allait opposer une résistance, allait chercher à se débattre.
L'envie lui prit d'aller simplement le bastonner.
Mais il se reteint.
D'après sa réputation, le comte était un véritable maniaque de la discipline. En même temps, on ne parvenait pas à son niveau de responsabilité en se montrant laxiste. Toujours est-il que faire sauter toutes les dents de ce petit con à coup de gantelet risquait de le mettre en retard ou, à minima, de laisser des traces de sang bien visibles sur l'acier luisant de son armure et de ses gants comme sur le bleu azur dont il était vêtu.
Dans un cas comme dans l'autre, c'était se faire remarquer très négativement pour un résultat des plus discutable et Trystan préférait largement éviter.
Tendant son épée, il se contenta d'ouvrir une entaille sèche dans la joue du jeune homme.
« De quoi te rappeler qu'il vaut mieux voler avec intelligence, dit-il d'une voix sinistre. »
Tenant toujours le malandrin en respect, la pointe de son arme chatouillant dangereusement la pomme d'Adam du voleur, Trystan récupéra sa bourse d'où il tira trois pièces d'argent qu'il jeta dans la boue à côté du voleur.
« J'ai besoin de quelqu'un dans les bas-fonds de la ville pour me trouver une personne. Ça c'est une avance sur salaire. Leurs vingts petites sœurs si tu me trouve celui que je veux. »
C'était moins que le contenu de la bourse, mais il garderait tout ses doigts et cela restait une belle paye pour un simple travail de renseignement. |
| | | Un malandrin
Messages : 8
| Sujet: Re: Mauvais choix, mon garçon ! Sam 9 Aoû 2014 - 9:45 | |
| Ti'Clo n'avait jamais été un garçon courageux. La bravoure était une très mauvaise chose dans le genre de "profession" qu'il exerçait. Il couina une première fois en voyant l'expression de rage sur le visage du Gardien. Il couina une deuxième fois lorsqu'il sentit la douleur, par principe. Pour le coup, il n'avait même pas eu le temps d'avoir peur. Le mouvement avait été si rapide et si précis qu'il ne vit même pas la lame du guerrier bouger, c'est simplement lorsqu'il sentit la douleur sur sa joue et le liquide chaud descendre vers sa mâchoire qu'il comprit qu'il avait pris un coup d'épée au visage. C'est à peine s'il entendit ce que disait l'homme, tant ses oreilles sifflaient.
Puis l'acier glacial vint s'appuyer contre la gorge du voleur, qui se figea totalement sur place, n'osant même plus parler, même plus déglutir, de peur de faire bouger si peu que ce soit sa glotte. Il vit du coin de l’œil le Gardien récupérer sa bourse, relâcher légèrement la pression de son épée. Trois pièces tombèrent au sol, à côté de Ti'Clo, qui essayait en vain de comprendre qu'est-ce qui se passait.
J'ai besoin de quelqu'un dans les bas-fonds de la ville pour me trouver une personne. Ça c'est une avance sur salaire. Leurs vingts petites sœurs si tu me trouve celui que je veux.
Vingt ????!?
C'était une sacrée somme. De quoi s'offrir facile dix jours de vacances, ou une bonne virée au bordel, pas celui miteux près des docks où on avait bien une chance sur deux de voir sa bite devenir verte dans la semaine, non, un potable avec des filles propres. Et puis de toute manière, mieux valait accepter l'offre du Gardien, c'était mieux que se faire embrocher comme un poulet. La lueur meurtrière dans les yeux du gars n'avait pas totalement disparu, et Ti'Clo jugeait plus sage de lui dire tout ce qu'il souhaitait entendre. Au pire, il pourrait toujours disparaître dans la nature avec les trois pièces. Mais bosser avec la garde rapprochée de la Reine... Il serait le prince des espions, s'il réussissait son coup. Il referma sa main sur les pièces, les faisant promptement disparaître dans un quelconque repli crasseux de ses chausses. Cependant, il jugea plus sage de rester assis, pour ne pas donner de prétexte au type pour lui péter les rotules. Il releva enfin les yeux vers l'homme.
J'écoute, m'sire. J'écoute attentivement.
Et c'était vrai. C'était le genre d'occasion unique qui pouvait permettre à un gars de travailler à un niveau totalement différent. De devenir un de ces seigneurs de la racaille qui faisaient travailler les autres en vivant dans des maisons riches avec une esclave pour leur masser les pieds et un autre pour porter leurs messages, et plus aucune chance d'aller en prison, grâce à quelques protecteurs puissants. Ça pouvait même (éventuellement) valoir le coup de prendre quelques risques. Pas trop, mais quelques-uns. Mais d'abord, il fallait entendre ce que le Gardien avait à dire. Aussi, lorsque ce dernier commença à parler, Ti'Clo ouvrit "grand ses esgourdes", comme disait jadis sa mémé avant de chopper cette méchante toux qui l'avait emportée en un hiver seulement. |
| | | Trystan d'Artelion Gardien de la Reine
Messages : 275
| Sujet: Re: Mauvais choix, mon garçon ! Jeu 11 Sep 2014 - 17:08 | |
| Bien sur qu'il l'écoutait avec attention. C'était bien là le strict minimum à attendre après une proposition pareille. Même si la vie de ce mauvais voleur ne devait guère valoir autre chose qu'une pièce symbolique, il devait y tenir. Rajoutez à cela la promesse de belles pièces sonnantes et trébuchantes et vous aviez assez pour redonner à nombre de mendiant cul-de-jatte et aveugle l'usage de leur jambe et de leurs yeux. Un vrai miracle. Pour autant, s'il avait été en mesure de lire dans les pense du jeune homme, Trystan se serait sûrement écroulé de rire. Il se voyait déjà avec un noble protecteur devenir le roi de la pègre des Venelles. S'il savait seulement ce que son noble protecteur lui préparait...
Enfin toujours était-il que trystan était quelque peu pressé. Il ne fallait pas arriver en retard. Il avait donc besoin de se décider vite. Quel mission donner en premier? La simple et obtenir presque à coup sur une reponse mais gâcher un peu d'argent? Ou la plus complexe qui verrait certainement ce minable voleur finir dans un égout la gorge tranchée d'une oreille à l'autre? Le jeune Gardien réfléchis quelques secondes à la question. S'assurer d'une réponse sur deux ne serait déjà pas mal. Et puis, si ce type flairait un danger, il risquait de d'étaler à toute vitesse. D'un autre côté, quoi qu'on fasse, Trystan n'était pas sur qu'il prendrait le risque. C'est vrai. Ce n'était pas la un brave homme qu'il tenait en menaçant sa famille à la pointe d'une épée. Il ne tenait ce brigands que par l'appât du gain. Mais allez savoir jusqu'où il serait prêt à aller pour quelques pièces.
Trystan éloigna son épée de la gorge du voleur et la rengaina dans un mouvement fluide. Inutile de le tenir en respect ainsi plus longtemps. Le voleur n'était pas armé et Trystan était assez vif pour lui couper la fuite s'il tentait un sprint pour lui échapper. Pour autant, le Gardien n'en était pas à lui faire confiance. Il restait à l'affût, une mais posée sur une dague accrochée à sa ceinture et dissimulée sous sa cape.
Les voleurs n'étaient pas les seuls à savoir profiter d'un vêtement pour dissimuler quelque chose.
Maintenant, restait à exposer la mission.
"J'ai passé la commande d'un portrait de ma maîtresse il y a peu, exposa Trystan. Mais cet abrutis de peintre à fait n'importe quoi. J'ai déjà vu des cadavres de bestiaux plus attirants que cette peinture."
Le voleur s'en moquait complètement bien sur, mais quelqu'un d'enervé à généralement besoin de le dire. Et Trystan avait gardé l'expression de colère glacé qu'il avait depuis le début. Extrêmement difficile donc de déceler le mensonge.
"Je veux que tu me retrouve cet ahurit. Je sais qu'il d'appel Lonhaigre et qu'il apprécie la compagnie de Rosana. Une fille du rat lubrique."
[HRP: désolé pour le retard, j'avoue avoir un peu oublié.] |
| | | Un malandrin
Messages : 8
| Sujet: Re: Mauvais choix, mon garçon ! Lun 27 Oct 2014 - 13:55 | |
| Clo mon pote, c'est le moment de lui dire ce qu'il veut entendre.P'tit Clo fit de son mieux pour arborer une expression de compassion et de juste indignation en entendant les malheurs du Gardien. Quand bien même en réalité il ne se sentait absolument pas concerné. Le problème, c'était que P'tit Clo n'avait jamais été ce qu'on pouvait appeler "un héros". Et là, même si l'homme avait rengainé son épée, il savait qu'il était toujours à sa merci. Aussi, ce qui aurait été une expression de compassion et de juste indignation s'il avait été dans son état normal, ressembla en l'occurrence plus à l'expression qu'arbore un homme constipé au moment où ça sort enfin. Pour sûr, m'sire, c'est vraiment pas juste, ça. Surtout qu'un bel homme com' vous, sa femme doit être un sacré.... euh, très...Il s'interrompit. Quelque chose dans le visage du gars lui disait que complimenter les superbes loches de sa maîtresse risquait de lui valoir une nouvelle balafre, ou pire. Il chercha ses mots quelques instants, dans l'espoir de trouver dans son lexique limité le genre de jolis mots que pouvaient utiliser les gens de la haute. Puis il renonça. ... très belle. M'sire. 'vec tout l'respect.Il se releva enfin, prenant appui sur ses mains, en prenant garde de ne pas trop fixer le Gardien dans les yeux. C'gars, là... Lonhaigre ? J'peux vous l'retrouver, m'sire, j'connais tout le monde dans les Venelles. Ou bien j'connais des gens qui connaissent. J'vous dis où l'trouver, après j'ai pas b'soin d'savoir la suite.Ce qui avait permis à Ti'Clo de survivre en travaillant avec la pègre, c'est qu'il restait toujours à bas niveau, et qu'il ne faisait que des missions sans importance en s'arrangeant toujours pour en savoir le moins possible. Il avait appris ce principe très tôt : on pouvait être tenté de faire taire définitivement quelqu'un qui en savait beaucoup mais en disait peu. Juste au cas où. Mais quelqu'un qui en savait peu, on lui fichait la paix. Et, euh... m'sire ? Vous savez à quoi r'ssemble vot'gars ? Pis une fois que j'sais où y crèche, comment j'vous r'trouve pour vous tenir au courant ?Si le gars avait rencontré Lonhaigre il saurait à quoi il ressemblait. S'il ne savait pas, c'était qu'il mentait. Mais dans tous les cas, Ti'Clo s'en fichait royalement. Il voulait juste que sa mission soit la plus facile possible. Plus c'était rapide et bien payé, mieux c'était. Si en plus on pouvait aller visiter le Rat Lubrique dans le cadre de la mission, c'était aussi bien. M'sire... Si je dois y retourner plusieurs fois, au Rat Lubrique, quelques pièces de plus m'aideraient.Il avait très envie de prononcer cette phrase et il l'aurait fait si ce n'avait pas été un Gardien de la Reine. Les chiens de guerre de la Couronne, fallait pas les agacer. Alors il se contenta d'attendre les réponses à ses questions, en prenant l'air aussi inoffensif que possible. Ce qui n'était pas difficile étant donné qu'à la vérité, 'ti Clo était de toute manière relativement inoffensif. Pas de souci... Mes excuses du coup, j'avais oublié aussi |
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