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 Une esclave revendue

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MessageSujet: Une esclave revendue   Une esclave revendue Icon_minitimeLun 23 Aoû 2010 - 21:29

Ses yeux s’ouvrirent à peine, le soleil agressant ses pupilles rougies par le sommeil. Elle ne se souvenait pas s’être endormie. Dans son dernier souvenir, elle voyait ses gardiens venir ouvrir sa geôle avec un air mauvais au visage. Ils étaient aussi laid l’un que l’autre.

Depuis une semaine qu’elle était gardée par deux brutes aussi idiotes que le leur permettait leur consanguinité, elle savait reconnaitre chez eux les rictus du plaisir malsain de faire souffrir autrui. Ils ne l’a touchaient jamais, Auguste de Blès se chargeait pour eux de la corriger chaque fois qu’il descendait la voir dans ce réduit balayé par le vent pour la châtier sans ménagement devant eux. Parfois maintenue au sol par les deux serviteurs de son Maitre, elle subissait sans rien dire. Et ce soir-là, elle pensait qu’une fois de plus ça serait le même rituel, mais non, ils laissèrent entrer Auguste qui la regarda avec quelque chose comme de la haine.

- Tu hantes mon esprit, catin… à cause de toi et de ta résistance, je n’arrive même plus à penser… Demain tu seras vendue, et peut-être que tu trouveras un Maitre qui te fera regretter ce que moi je te donnais.

Sans crier gare, les deux geôliers lui sautèrent dessus, la maintenant au sol tandis qu’Auguste venait lui pincer le nez pour la forcer à boire à une gourde qu’il avait détaché de sa ceinture. Avec un sourire mauvais, il lui avait déclaré :

- Tu me rapporteras assez pour que j’achète une nouvelle jument, et je suis sure que celle-ci au moins sera docile…

Se noyant à moitié, elle n’avait avalé que peu de liquide, la majorité coulant sur son menton, mais cela avait suffit à la plonger dans l’inconscience. Il l’avait drogué…

Son esprit était encore un peu embrumé et elle ne percevait qu’avec difficulté ce que criait un homme debout près d’elle. Calixte remarqua alors sa position, plus qu’humiliante. Attachée à un vulgaire poteau, les mains douloureusement enserrées dans un étau qui lui maintenait le dos droit contre le bois, elle était exposée dans une tenue plus que minimaliste, tout juste bonne a montrer plus qu’elle ne cachait. Ventre et jambes nues, elle frissonna en s’apercevant de la foule qui était amassée là. Alignée avec d’autres femmes habillées tout comme elle d’une simple bande sur la poitrine et d’une jupe à peine plus longue qu’une ceinture, elle devina ce qui l’attendait sur l’espèce de scène en bois qu’elle entrevoyait de l’enclos où elle était parquée. Elle allait être vendue. Des yeux elle chercha son ancien Maitre, mais ne le trouva pas près de l’enclos ou pourtant des hommes ajustaient quelques détails sur l’objet de leur prochaine vente : paire de gifle pour rendre les joues rouge, serrer un peu plus les bandes sur la poitrine pour la faire ressortir… tout était bon pour rendre les esclaves plus attrayantes. Auguste de Blès devait avoir honte de ne pas avoir pu dresser une simple esclave…

Avec cette idée en tête, elle se redressa comme elle le put, se levant en s’appuyant sur le poteau. Ses jambes ne la tenaient pas vraiment, mais il était hors de question qu’elle reste au sol, elle avait sa fierté à épargner.

- Ah t’es réveillée... indiqua un grand homme blond dont le visage et les vêtements devaient avoir connu de meilleurs jours. Tu seras la prochaine alors.

Calixte lui lança un regard froid qui n’exprimait que du mépris : elle ne n’allait pas crier, ni s’abaisser à se débattre même si au fond d’elle-même elle était horrifiée et apeurée. Comme du bétail, on allait la vendre au plus offrant…
L’homme la détacha en partie, maintenant le lien qu’elle avait au niveau des mains et s’en servant pour la tirer en avant. Elle monta quelques marches de bois de ses pieds nus et se laissa emmener au centre de l’estrade. Là, Calixte pouvait voir tous les gens amassé pour acheter des humains…

- Regardez cette esclave de premier ordre… déclara l’homme blond. Sa peau est d’une blancheur parfaite, ses cheveux aussi doux qu’il est possible de l’imaginer. Et voyez ce regard fier… Je vous promets quelques heures de distraction…

Calixte ne l’écoutait pas, elle ne voulait pas savoir ce que cet homme disait d’elle. Indifférente, elle regardait la foule, défiant quiconque de l’acheter, de la prendre pour esclave. Intérieurement, elle se jurait de tuer celui qui oserait la toucher. Hautaine, elle adoptait cette posture qu’elle avait si souvent vue chez son père, le dos bien droit, la tête haute.

- Une esclave insoumise qui ne demande qu’à trouver Maitre, qui veux de cette marchandise de première qualité ?
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Henri de Kassel
Comte

Henri de Kassel


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MessageSujet: Re: Une esclave revendue   Une esclave revendue Icon_minitimeLun 23 Aoû 2010 - 21:40

Le vacarme et l’agitation de la foule… Véritable cacophonie ambiante s’élevant de cette marée humaine, où se pressent davantage de voyeurs que de véritables acheteurs. Tous ces gens qui prennent plaisir à voir des hommes et des femmes avilis, destinés à la satisfaction du désir souvent pervers d’un inconnu, qui se démarquera de la foule par le poids de sa bourse. Beaucoup n’auront jamais les moyens de s’acheter une esclave, de la soumettre à leur volonté. Et pourtant, cela ne les empêche pas d’être là, à prendre de la place, commenter, beugler stupidement pour certains, au pied de l’estrade. A fantasmer, sur ce que d’autres ont les moyens d’assouvir, et qu’eux-mêmes ne connaîtront jamais. Tout ce bruit ambiant est dominé par les voix fortes des esclavagistes, qui s’élèvent au-delà de la foule pour vanter les mérites de leurs produits. Les plus belles fesses ici, les plus beaux seins par là… Chiennes dociles ne vivant que pour le plaisir de leur maître, esclaves à dresser selon ses convenances, sauvageonnes ou innocentes à briser… Il y en a pour tous les goûts, bien qu’après quelques minutes d’errance sur le marché, ce sont souvent les mêmes refrains qui reviennent.

Henri n’aime pas les marchés. Ce bruit, cette proximité… Il n’est pas un homme du peuple et n’apprécie guère de se mélanger à lui. Mais pour cette première journée à la Capitale, il ne put résister à l’envie de fouler en personne l’un des plus grands marchés aux esclaves du royaume. Escorté de ses chevaliers qui fendent la foule pour laisser place à la monture de leur seigneur, Henri a exigé que son fils l’accompagne. Pas pour le plaisir de sa compagnie, non. Bien que dans tout ce brouhaha, il apprécie finalement sa discrétion pour une fois.

Avant que tu prennes une épouse, tu vas apprendre à briser toute résistance et imposer ta volonté aux plus rétives…

Peut être ainsi me convaincras-tu qu’Aliénor d’Ombreval n’est pas un danger pour toi…


Son regard observe soigneusement chaque cage, chaque poteau, chaque estrade où sont exposées les esclaves à demi-nue, pour celles qui portent quelque chose. De la chair mise plus ou moins habilement en valeur chez certains commerçants, des compétences particulières démontrées chez d’autres, pour toujours attirer l’attention du plus grand nombre.

C’est ce qu’il est advenu de ma précieuse Solhayma ?

Chaque regard qu’il pose sur une esclave porte au fond de lui le fol espoir de la retrouver ainsi, par le plus grand des hasards. Sa principale motivation à être venu ici ce matin… Il sait pourtant que ça n’arrivera pas. Elle pourrait être là, sous ses yeux, qu’il ne la reconnaîtrait même pas. Mais pourtant… il suffirait d’une rencontre fortuite, et d’une intime conviction…

Son Joyau… exposé à la vue de tous, comme un simple animal… à satisfaire les fantasmes du peuple et les désirs répugnants d’hommes qui ne seraient jamais en mesure d’apprécier cette merveille à sa juste valeur… Cette simple pensée lui tord les entrailles. Mais il doit contenir cette colère sourde. Ses hommes enquêtaient bien évidemment dans cette place comme dans bien d’autres, depuis des jours déjà. Si elle était ici, ils l’auraient déjà retrouvé.

Un regard attire son attention alors qu’il avance sans destination précise. Vert. Hautain. Provoquant… Une jeune femme est mise en vente sur une des nombreuses estrades du marché. Fière et droite, elle toise la foule avec un soupçon de férocité au fond des yeux, bravant celui qui oserait manifester son désir de l’acheter.

Elle n’a rien d’une esclave…

Une sauvageonne ? Son port de tête me fait plutôt pencher pour une noble récemment réduite en esclavage…


L’escorte dévie vers l’estrade sur simple injonction du seigneur. Les chevaliers avancent franchement parmi la foule, ordonnant à tous de s’écarter. La plupart des curieux ne cherchent pas à rester sur le chemin des cavaliers.

L’homme blond remarque rapidement les nobles approcher. Il focalise aussitôt son attention sur eux, conscient qu’ils représentent peut être sa bonne fortune.

- Envie d’une femme de caractère, mon Seigneur ? Celle-ci est faite pour vous ! Un peu piquante mais elle s'accommodera vite de son sort. La mise à prix est de 700 pièces d’or.

Les yeux verts de Calixte sont venus se planter dans ceux du seigneur de Kassel, pour lui adresser le même message qu’elle servait à l’ensemble de la foule. Elle le regarde sans sourciller, farouche.

Décidemment pas le regard d’une esclave…

Elle demanderait un peu de travail…

Le parfait instrument pour ma leçon ?


Le maître de Hauteroc fait avancer son destrier vers l’escalier en bois permettant d’accéder à l’estrade. Le noble descend de sa monture, flanqué de deux guerriers, et gravit les marches grinçantes sous les regards hésitants des gardes censés en interdire l’accès. Henri se permet de rejoindre l’esclave pour l’observer de plus près. Il arbore une moue dubitative.

D’un signe de la main, il ordonne à l’esclavagiste de lui retirer ses maigres vêtements. Il ne laissera rien caché avant de prendre sa décision. L’homme blond empoigne la bande de tissu enserrant la poitrine et l’arrache sans ménagement, libérant les seins. La jupe connaît rapidement le même sort. Calixte est nue à présent, son corps totalement offert aux regards du seigneur et de la foule amassée au pied de l’estrade. Un autre signe de la main et l’esclavagiste joue sur les liens de la captive, la faisant tourner pour que le noble puisse juger de l’envers comme de l’endroit. Encore un autre. L’homme blond tire le lien des poignets vers le haut, remontant douloureusement les bras de l’esclave qui est contrainte de se pencher en avant. Un dernier signe de la main et il lui écarte fermement les cuisses à l’aide de son genou, exposant son intimité au regard inquisiteur du seigneur. Henri de Kassel s’approche alors de Calixte, pose une main sur sa croupe. Il tâte ses fesses, ses cuisses, remonte vers la poitrine pour juger de sa fermeté, toujours sous le regard de la foule.

Il délaisse le corps de l’esclave et fait un pas en arrière. L’observe quelques secondes encore, silencieux, avant de finalement conclure.

- 700 pièces donc…

Il fait signe à son serviteur en contrebas de payer le marchand, concluant la vente sans laisser démarrer les enchères. La plupart des gens présents savent qu’ils n’auront pas les moyens d’enchérir suffisamment si le seigneur est déterminé à acquérir cette femme. Sans un autre regard pour l’homme blond ou l’esclave, il redescend les marches et enfourche sa monture. Son entourage s’exécute. L’esclavagiste est payé, l’esclave nue passe entre les mains des deux guerriers montés sur l’estrade avec leur seigneur. Ils lui font descendre les marches à son tour, la flanquent en travers d’un cheval comme un vulgaire bagage. Solidement ligotée au harnachement de la monture, un des chevaliers empoigne la bride du cheval tandis que le second remonte en selle sur son propre destrier. La noblesse repart alors, en direction du Palais. Henri de Kassel n’a plus rien à faire sur ce marché désormais. Clément de Kassel jette un regard vers la dernière acquisition de son père, avant de reporter son attention sur son géniteur.

- Vous avez finalement besoin d’un peu de distraction, Père ?

- Il s’agira avant tout d’un exercice, Clément. Nécessaire, étant donné ce que nous avons pu constater hier au Palais…

Mais également un plaisir je l’avoue…
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MessageSujet: Re: Une esclave revendue   Une esclave revendue Icon_minitimeLun 23 Aoû 2010 - 21:42

Elle les a remarqué bien avant qu’ils ne s’approchent. Parmi les badaud amassés autour de l’estrade, ils sont différents : plus riches, plus nobles, plus orgueilleux. A cheval parmi les gens qui foulent le sol de leur pied, les deux hommes sont escortés, comme si quelqu’un pouvait en vouloir à leur vie. Quel noble peut encore avoir un sens de l’honneur à venir observer la déchéance humaine, et parfois celle d’autres nobles dont on vendait les filles ou les sœurs ? N’est-elle pas fille de noble ? Bâtarde certes, mais dans ses veines coule une partie de ce sang qui vaux parfois une terre… Calixte suis des yeux la progression de ces hommes, l’un plus jeune que l’autre, mais tous deux lui inspirent le même dégout du genre masculin. Ils ne valent pas son père, c’était certain… Néanmoins, son père ne l’a-il pas vendu lui aussi ? Mais elle n’a jamais été exposé comme du bétail, jamais été montrée de cette façon à une masse d’idiot que ne semble être que là pour regarder la dernière trouvaille des esclavagiste.

Ses yeux verts fixent délibérément un point de l’horizon qui n’existe pas, refusant à cause de son orgueil à regarder ceux qui pourtant détaille son corps et puis elle croise le regard de cet homme à cheval, le plus vieux des deux. Ses cheveux brun sont par endroit clairsemé de gris, et avec toute la froideur qui lui est possible d’afficher, elle le fixe le défiant d’essayer de l’acheter, lui promettant mille morts douloureuses s’il se décide ne serait-ce que s’approcher.

Elle les voit s’approcher et sait que son sort est scellé. Plus riches que les autres, ils auront la priorité sans aucune contestation, de toute façon, l’esclavagiste qui clame son prix depuis tout à l’heure s’est déjà approché de ses potentiels futurs Maitres. Des deux hommes à cheval, c’est le plus vieux, celui dont elle a croisé le regard qui semble mener la marche, et c’est lui qu’elle fixe des yeux, hautaine et superbe, même à moitié nue. Calixte ne baissera pas les yeux devant lui, quel que soit l’idée qu’il a derrière la tête. Comme avec Auguste de Blès, elle n’allait pas plier l’échine, et elle le tuerait.

- Envie d’une femme de caractère, mon Seigneur ? Celle-ci est faite pour vous ! Un peu piquante mais elle s'accommodera vite de son sort. La mise à prix est de 700 pièces d’or.

C’est toujours 100 pièce de plus que ce que son père a obtenue pour elle, à croire qu’être indomptable est une qualité. Elle allait vite faire regretter à cet homme de s’être intéressée à elle. De toute façon, il est le seul parmi ceux qu’elle voit qui doit avoir les moyens de dépenser une somme pareille pour une esclave qui a la réputation d’être insoumise. S’il ne l’achète pas, un autre peut-être se ruinera pour elle, mais quel qu’il soit, son Maitre n’obtiendra rien d’elle.

Le défiant du regard, elle le voit s’approcher avec son cheval puis monter sur l’estrade pour s’approcher d’elle.

Je te tuerai, toi et ce jeune idiot que tu sembles trainer derrière toi… Regarde-toi, cette expression de moue d’enfant au visage d’un homme adulte…

En continuant à l’invectiver intérieurement, elle se laisse dénuder, consciente que résister serait se faire honte et gâcher le contrôle d’elle-même qu’elle avait depuis le début. Exhibant fièrement des formes qu’elle sait pleines pour les avoir hérité de sa catin de mère, Calixte essaie de repousser au fond d’elle-même la honte de sentir des regards posés sur son corps mis à nu. Un signe de cet homme qu’elle déteste déjà suffit à ce qu’on la fasse tourner sur elle-même puis, on la force à se pencher en avant. La position est plus qu’humiliante, exposant son intimité à la vue de cet inconnu quand on lui écarte les cuisses. Elle se mord les lèvres pour ne pas crier et sert les poings dont les jointures blanchissent. Lorsqu’il pose la main sur elle, l’inspectant comme un animal, elle se retient de lui hurler de la lâcher. Mais elle ne fera pas ce plaisir à tous les idiots rassemblés là, non, Calixte fait semblant d’être indifférente à ce qu’on lui fait subir, elle reste la noble dont elle n’a pas le titre, mais l’âme et l’orgueil.
Lorsqu’il s’éloigne d’elle, l’esclave lui promet déjà mille morts et souffrances.

-700 pièces donc…

Le prix ne semble pas l’atteindre et lorsqu’on la fait se redresser, son nouveau Maitre s’est déjà éloigné. Sans douceur, on la pousse jusqu’à un cheval et on la hisse, exposant ses fesses nues à la vu de tout le peuple qui est là. Elle cherche une arme autour d'elle, mais n'en trouve pas, de toute façon ligotée comme elle l’est Calixte ne peut plus bouger. Et quand même bien elle pourrait en avoir une, elle ne pourrait pas la dissimuler, sans porter de vêtement. Elle trouvera bien de quoi se venger de son nouveau Maitre lorsqu’elle sera arrivée là où il semble la mener.

Je te ferai regretter le jour où tu as posé tes mains sur moi…

(La suite ici...)
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