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 Découverte...

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Kern d'Averach
Chef Mercenaire

Kern d'Averach


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MessageSujet: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 2:40

Le sentier débouchait sur une grande clairière en bord de route, quelques lieux plus loin. Deux autres sentinelles montaient la garde, à l’orée du sous-bois. Elles surveillaient le chemin, pour prévenir l’arrivée inopportune de quiconque aurait déjà passé les précédentes sans se faire repérer. Les hommes d’armes reconnurent leur chef de loin et ne sonnèrent pas l’alerte. Car derrière eux, au cœur de la clairière, se dressait un camp. Pas un bivouac avec quelques tentes autour d’un feu non… Un véritable camp militaire. Des palissades en bois avaient été érigées sur un talus, avec les arbres abattus aux alentours pour débroussailler un peu et ne pas couvrir la progression d’éventuels assaillants. Des pieux d’arrêt surgissaient du sol, menaçants, prêts à briser un assaut un peu trop fougueux. Des miradors se dressaient de part et d’autre de la porte de l’enceinte, ainsi qu’aux quatre coins du camp. Tout avait été taillé grossièrement et construit avec les arbres à proximité. Ce n’était assurément pas le travail d’une poignée d’hommes.

Kern poussa une énième fois Loryn alors qu’elle s’attardait à la vue de ce qui devait abriter une véritable armée. Ils passèrent la grande porte, sous le regard des archers en haut de leurs tours. A l’intérieur, des tentes. Une cité de tentes parfaitement rectilignes, organisées autour de grands axes permettant de circuler. Et des hommes. Une bonne dizaine rien qu’à l’entrée. Des étrangers... Tous en armes, certains vêtus et équipés d’une façon toute aussi atypique que leur couleur de peau. Un sourire se dessina sur quelques lèvres à la vue de la prisonnière et de ce qu’elle offrait à tous les regards. Quelques commentaires salaces à propos de sa poitrine ou de son petit minois accueillirent Loryn, tandis que des félicitations s’adressaient à Kern pour le gibier qu’il était parti chasser. Leur accent était parfois curieux. Quelques regards brillaient d’un éclat malicieux. D’autres mines demeuraient patibulaires et détaillaient froidement la souris.

Les deux chasseurs qui les avaient accompagnés jusqu’alors bifurquèrent immédiatement sur la gauche, emportant les chevaux pour les confier aux palefreniers en service. Kern quant à lui fit avancer Loryn, ils s’enfonçaient au cœur du camp. Les regards lubriques ou tout simplement curieux étaient nombreux. Tous les hommes et les femmes qu’ils croisaient étaient en armes. Un petit groupe s’entraînait au combat par ici, d’autres affrétaient des provisions à dos de mulet par là. Certains rabotaient un tronc d’arbre pour construire elle ne savait quoi qui viendrait garnir leur dispositif de défense. Tous des soldats. Parfois une femme ou deux, aperçues parmi les rangées de tentes, ne portaient ni armure ni poignard. Et à la manière dont elles étaient vêtues, on devinait tout de suite que leur rôle dans ce camp n’était pas de combattre. Difficile de dire combien il y avait d’âmes à l’intérieur de ces murs, mais elles ne se comptaient pas uniquement en dizaines.

Kern et Loryn arrivèrent à un espace plus dégagé, qui devait être au cœur de la place. Quelques tentes plus imposantes siégeaient au centre. Le colosse poussa la souris vers l’une d’elle, sans un regard pour le garde en faction à l’entrée. Ce n’était pas une vulgaire tente de campement. Et l’homme derrière elle n’était pas un vulgaire soldat. Bagages, sièges et coussins étaient disséminés ici et là. Peaux et fourrures de créatures étranges jonchaient le sol par endroit. Les râteliers d’armes et les armures sur les mannequins rappelaient le cadre martial. L’une d’elle attirait particulièrement l’attention. Imposante à l’image du guerrier, véritable golem de métal qui ne devait pas laisser apparaître le moindre soupçon d’humanité en dessous de cette carapace une fois portée. Elle semblait inamovible… sans faille. Qu’un homme puisse exister à l’intérieur et se mouvoir semblait surréaliste. Le confort et les possessions dénotaient une certaine richesse, ainsi qu’une grande part d’exotisme. La plupart de ce qui se trouvait ici ne provenait visiblement pas de ce royaume. Une partie appartenait à des terres plus lointaines encore que ce que le commun des hommes de cette région connaissaient.

Les mains du colosse se posèrent sur les épaules de Loryn et la firent descendre d’un étage. Elle ploya sans pouvoir résister. Un pied s’appuya sur son mollet pour provoquer une vive douleur musculaire qui la clouait au sol. Il défit la corde qui lui enserrait les poignets entre eux, pour les attacher cette fois-ci à leurs chevilles respectives, de manière à ce que Loryn ne puisse que rester à genoux. Il relâcha ensuite la pression qu’il exerçait sur la jambe et s’éloigna. Une bassine d’eau fraîche était disponible non loin. Il y trempa un linge et se rafraîchit le visage, tournant le dos à sa prisonnière.

- Dis-moi… Que te voulaient ces hommes ?



Dernière édition par Kern d'Averach le Dim 21 Mar 2021 - 11:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 2:42

"Ca te regarde ?" + air mauvais...
Mmmmmmmh, nan.
"Mais j'en sais rien, moi ! J'ai eu tellement peur !!!" + larmes....
Non plus.
"C'est à cause de ma soeur, le type de gauche avec la verrue qui est le cousin par alliance de la soeur adoptive de la meilleure amie de celle qui vient aider ma soeur à ravauder des chaussettes chez la duchesse de Trukmüsh lui a dit que..."
... que ?...
Eh merde.


Elle a deux mille possibilités de réponse qui lui traversent le regard tout comme elles lui traversent l'esprit, à la vitesse des songes, et aucune qui tienne un tant soit peu la route. Panique. Tout est panique depuis qu'elle a compris qu'elle ne sortirait pas d'ici, ce n'est pas un campement de brigands qui l'auraient attachée à un arbre pendant qu'ils se saoulaient la gueule et s'endormaient, ça, jeu d'enfant de se libérer, elle s'est fait une spécialité de dénouer les cordes, c'était même un défi que ses amis lui lançaient souvent...

... mes amis...

Pointe d'anxiété, de peine, au milieu de la vague d'angoisse. Dans tout cet égoïsme obligatoire, une touche de quelque chose qui n'est pas tourné vers elle... Grind est mort. Mais Bert ? Et La Fouine ? Et Alia ?

Morts aussi. Ou enfuis. Sinon ils n'auraient pas été après toi.
Enfuis... J'espère.


Ce qui ne résout pas son problème : que répondre ?
Les larmes, oublie. L'intimidation... ne soyons pas ridicules. Le baratin... quelque chose lui dit que ce serait la pire chose à faire. Le mensonge... Elle y a réfléchi longuement, pendant qu'ils avançaient vers cette destination qu'elle n'imaginait pas aussi vaste, aussi peuplée, aussi organisée... Mentir, oui. Mais à qui, pourquoi, dans quel but. Ses yeux balaient le décor. Luxe et rigueur, drôle de mélange, tissus précieux, fourrures, et tout cet acier. Un chef guerrier, au vu de ça, et de l'attitude des autres dehors.

Que veut-il d'elle ? L'adjoindre à l'équipe des fosses d'aisances ? (D'accord c'est un peu dur comme terme mais comment appeler autrement les trous dans lesquels les hommes de cette petite armée font leurs besoins...) Une nausée de dégoût lui remonte des entrailles, plus intense encore à cause de l'épuisement, comme elle se repasse les images, les filles ternes et pas très propres, vêtues sommairement de fringues hideusement criardes, les yeux vides et la démarche de qui en a aligné deux douzaines la nuit dernière, et pas toujours successivement... Et les regards de ces types sur elle, elle les a sentis, visqueux, brutaux, des regards de rats d'égout sur un détritus encore assez frais...

Non. Ca, plutôt crever. Peu importe comment mais crever vite et bien. C'est pas les moyens qui manquent.

Que veut-il ? Si c'est ça, pourquoi l'interroger ? Curiosité ? Et puis pourquoi aller se fourrer dans les emmerdes et buter un fils de seigneur et ses deux compagnons pour un futur sac à foutre, comme si ça ne se trouvait pas à peu près n'importe où ? Elle ne comprend pas, et ça la terrorise. Et ces entraves, à quoi ça rime ? Elle est en plein milieu d'une caserne pleine de guerriers, la prend-il pour une idiote, à croire qu'elle pourrait faire deux pas sans se faire choper à nouveau ?

Alors quoi ? La revendre ?
Peut-être...
Dans ce cas, faut-il qu'il pense qu'elle vaut cher, pour être protégée de tous ces ruffians là-dehors ? Sauf que ça implique mieux gardée, du coup... Ce qui est précieux s'enferme prudemment... Et pas trop précieuse, ça signifie un stage comme sac à foutre, autant rentabiliser la bête avant de l'emmener au marché...

Merde... Merde, merde... Mais pourquoi t'es pas un bête chef brigand avec une dizaine d'hommes ivrognes, à la limite je me serais fait embaucher...

Réfléchir. Lui donner une réponse qui aille dans le sens de sa propre sauvegarde. Et ça, elle ne peut pas le faire tant qu'elle n'en sait pas plus sur ce qui pourrait lui donner de la valeur à ses yeux. Par exemple, est-ce que c'est un de ces vertueux qui tranchent les mains aux voleuses...

Répondre, le temps passe... Répondre, et gagner du temps, de l'information. Ne pas mentir. Omettre, seulement. Donner un os à ronger. Pas trop petit. Un os qui tiendra quelques secondes entre les mâchoires d'un ours.

- Ce qu'ils voulaient ?... S'amuser, j'imagine, au début. Etre gagnants, ensuite. Et surtout ne pas revenir bredouille. Trop frustrant et humiliant. Pas le genre à tolérer la frustration, l'humiliation encore moins. Surtout quand on croit au début que la partie va être gagnée en un rien de temps.

Elle a un sourire qui ressemble à un rictus. Sa voix est rêche, dure, froide. L'épuisement et l'abattement qui affleurent derrière le dégoût et la colère. Elle se tortille un peu pour soulager ses épaules, ses genoux, avec une grimace.

J'ai pas menti. Tout ça c'est exactement ce que je pense. J'ai juste pas dit la raison pour laquelle ils me poursuivaient moi. Et la façon dont tu vas me la demander, ce sera déterminant.

Elle essaie de détendre ses liens, ou de trouver une posture moins douloureuse, mais à part se tenir droite et les poignets sur les fesses, pas moyen. Et ça, ça l'empêche d'arrondir le dos et d'effacer la poitrine, la masquer derrière les cheveux ou les lambeaux de chemise et...

... et leurs regards... bande de porcs...

Elle serre les dents, lutte contre deux envies aussi impérieuses l'une que l'autre, soulager ses épaules et ses cuisses douloureuses, et se cacher, au moins un peu, au moins symboliquement... Compromis impossible à trouver. Soupir agacé. Elle maugrée...

- C'est vraiment nécessaire, ces cordes ? J'ai souvent rêvé d'avoir des ailes, mais j'ai jamais été exaucée...

T'as peur d'une souris épuisée, le colosse ?


Dernière édition par Loryn le Ven 3 Déc 2010 - 12:18, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 2:44

Kern reposa le linge dans la bassine et se retourna pour jauger la prisonnière. Malgré l’épuisement, elle demeurait vive d’esprit. Il le voyait dans son regard. Cet éclat qui s’était allumé au fond de ses yeux suite à la question…  Mille interrogations lui traversaient l’esprit… La réponse finit par arriver. Classique…

Mais crédible. Ce qu’il avait vu de ce jeune noble suffisait pour savoir qu’il était prêt à donner la chasse à une donzelle afin d’affirmer virilité et pouvoir. Ou du moins essayer… Et cela pouvait prendre des proportions importantes, lorsqu’il s’agissait de ne pas perdre la face devant une femme.

Bonne réponse, petite…

Mais la dilatation de ses pupilles ou encore sa respiration étaient autant d’éléments qui en disaient long sur elle. Qui combinées à l’orientation de son regard, à l’expression de son visage et à sa voix, renvoyaient un message pour celui à même de le décoder. Les prunelles sombres de Kern d’Averach scrutaient chaque détail dans ce but. La peur brouillait quelque peu les interprétations toutefois.

Il la regardait gesticuler, tester ses liens, ruminer intérieurement.

- C'est vraiment nécessaire, ces cordes ? J'ai souvent rêvé d'avoir des ailes, mais j'ai jamais été exaucée...

Désagréable, cette position l’était. Surtout après un effort physique. Surtout à la longue. S’il avait juste souhaité l’immobiliser, il s’y serait pris autrement. Plus simplement. Mais là n’était pas son intention.

- Un esclave ne connait plus d’entraves que lorsqu’il possède la confiance et les faveurs de son maître. Tu as encore beaucoup de chemin à parcourir, tu ne crois pas ?


Kern attrapa la bassine d’eau et s’empara d’un petit siège de camp, qu’il vint planter juste devant Loryn. Il s’y installa, le récipient sur les genoux. Il était aux premières loges pour la poitrine que la jeune fille mettait en avant bien malgré elle, à cause de ses liens. Des formes appétissantes qui feraient le bonheur de bien des hommes. Elles appelaient aux regards. Mais il ne céda pas à la tentation.

Ses prunelles étaient braquées sur les yeux gris de Loryn, plus révélateurs. Ne pas céder une once de terrain, ne pas la laisser souffler, toujours avancer. Être fixé ainsi, sondé, sans jamais pouvoir échapper à un regard intrusif, inquisiteur, était quelque chose de tout aussi usant que la corde qui lui enserrait poignets et chevilles.

- Et pourquoi traquer une femme armée d’un arc et d’un poignard ? Les jeunes seigneurs courent habituellement la gueuse un peu moins farouche et moins dangereuse. Rarement avec leurs chiens d’ailleurs…


Pendant qu’il la questionnait, le guerrier avait plongé la main dans l’eau pour s’emparer du linge qui flottait à la surface.
 


Dernière édition par Kern le Lun 19 Juil 2010 - 2:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 2:45

Evidemment...

Elle a grimacé légèrement quand il a parlé de confiance et de long chemin. Et plus encore quand le mot "esclave" est tombé, pas pour la première fois, certes, mais il lui fait quand même l'effet d'un couperet. Elle suit ses gestes des yeux, intensément, cherche la moindre information susceptible de l'aider à savoir que dire, que taire, quel mensonge inventer. Mais il ne lâche rien. Même ses questions sont lisses, aucune prise, rien. Et il est d'autant plus difficile de répondre maintenant qu'il est assis juste devant elle, masse colossale de muscles, d'os, et dirait-on, de roc froid. Il faut répondre...

... le moins possible...

- Peut-être justement que trop facile, c'est pas drôle...

Il ne se laisse absolument pas démonter par sa voix hargneuse, et poursuit, imperturbable.

- ... les chiens ?

Elle le regarde, sans comprendre.

- Ben... les chasseurs, ils ont pas toujours des chiens ?

- Seulement lorsqu'ils sont décidés à partir à la chasse...

- Mais est-ce que je sais, moi ! Décidés ou pas, ils avaient des chevaux, ils avaient des chiens... Au départ ils n'avaient sans doute pas prévu de chasser de la viande humaine, non plus... Question d'occasion. Des gens comme ça, parfois... L'occasion se présente, et ils la saisissent au passage.

Elle a froncé les sourcils, sorti le sarcasme, et même un rien de défi dans le regard. Toujours pour tenter de le faire réagir, mais rien, rien, cet homme est un marbre.

- Où les as-tu croisé ? Pourquoi étais-tu armée ?

- Mais plein de gens sont armés !

- Des chevaliers, des nobles, des guerriers, des gardes, des mercenaires, des brigands... tous ont une arme, oui. A quelle catégorie appartiens tu donc ?

Aïe. Dans le mille. Trouver quelque chose... Dévier...

Mais elle est fatiguée, si fatiguée...

- Noble, à ton avis ?

- Pourquoi fuis-tu la question ?

- Dans tout ce que tu as dit, rien ne correspond.

- Alors éclaire-moi.

Chaque tentative, renvoyée en pleine face avec une nonchalance glaciale. Elle a un rire qui glisse au bord de l'épuisement, un regard qui prend des reflets de panique... et lui acquiert la conviction qu'elle lui cache quelque chose.

A ce moment une voix résonne, l'un des chasseurs qui l'accompagnaient dans la forêt, et qui demande à entrer. Kern de lui répond pas tout de suite. Il continue de fixer Loryn, sans dévier. Et elle, elle finit de perdre contenance à ses mots suivants...

- Tu penses que la réponse me déplairait ?

- Je ne sais pas.

Et c'est l'exacte vérité. Elle est très pâle, et n'ose relever les yeux.

- Et tu as peur de me déplaire...

Elle a un rire bref, presque un jappement.

- Déplaire aux puissants ? Y'a intérêt à courir vite... et là...

Tiraillement explicite sur les cordes...
Un nouvel appel résonne, et Kern ordonne à l'homme d'entrer. Il porte une sacoche de selle, en cuir fin, un objet de prix. Quand il dit à son chef qu'ils ont trouvé quelque chose de particulier dans ces sacoches, la fille blêmit. Le colosse, qui ne l'a pas lâchée des yeux, ne peux que le remarquer...

- Il y a quelque chose que je devrais savoir, avant d'ouvrir ce sac ?

Elle a fermé les yeux. Ca devait arriver. Elle lui répond au bout d'une seconde ou deux, la voix réduite à un mince filet sonore, tout cassé.

- ... Peut-être, ouais... je suis pas sûre ... y'a peut-être une petite sacoche de ceinture en toile, là-dedans.

- Que contient-elle ?

- ... un rouleau de cuir et des tiges de métal... et des bourses de peau, et de tissu... quelques bracelets ... un saphir, je crois ... peut-être quatre bagues, dont deux, du toc, elle a du se faire avoir...

Kern lève les yeux sur le chasseur, qui acquiesce silencieusement. Il laisse planer le silence une seconde ou deux, puis reprend.

- Bandit, voleur, ce n'était finalement pas très loin...

- T'as dit brigand...

... ça s'appelle du poil-de-cutage, ça, ma fille... Ca ne te sauvera pas.

Elle garde la tête baissée, les cheveux devant le nez. Elle entend l'homme assis devant elle fouiller la sacoche, et au son, elle sait très exactement ce qu'il fait, ce qu'il trouve... Exactement ce qu'elle a décrit. Il se détourne pour poser le sac derrière lui, et reporte son attention sur elle, elle sent son regard comme s'il était de chair.

Et le silence, lui, est de glace, et lui broie la poitrine.


Dernière édition par Loryn le Dim 1 Aoû 2010 - 23:27, édité 1 fois
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Kern d'Averach
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 2:47

Ce silence lui pesait, la rongeait. Il n’avait pas d’autre but. Il valait parfois bien plus que des mots ou des gestes. Et pour elle, il était lourd de sens. Elle attendait la sentence, frémissante, les dents de nouveau plantées dans sa lèvre déjà meurtrie. Et elle ne le supporta pas bien longtemps.

- … du toc, hein ? Le métal. Les pierres sont vraies… je crois.

Des paroles futiles. Ils le savaient tous deux. Le guerrier ne se souciait pas vraiment du contenu du sac. Mais des paroles tout de même. Quelque chose… pour briser ce silence oppressant qui l’usait chaque seconde un peu plus. Et elle y parvint. Il n’avait plus de raison de durer.

- Nous verrons bien…

Deux secondes passèrent.

- Relève la tête.


Le ton était autoritaire, ne laissait entendre aucune contestation. Tranché, comme lorsqu’il la questionnait. Loryn dut se forcer à lui obéir, lutter contre la raideur de sa nuque et sa peur d’être exposée à cet homme. Le teint de son visage était atrocement pâle, témoin de ses extrêmes fatigue et angoisse. Mais ses yeux, eux, fixaient toujours ses genoux. Elle n’osait lui faire face. Kern ne comptait pas la laisser se défiler ainsi.

- Regarde moi…

La jeune fille arracha son regard du sol avec un effort évident pour lever les yeux et croiser ceux de son interlocuteur. Il était là, toujours impassible, le visage lisse de toute expression. Un masque de fer. Mais ce regard… Sombre et profond… Insondable… Intriguant… Humain…

- …tout laissé sur le chemin, y a plus d’un jour…

Elle luttait pour ne pas craquer. Cela se voyait au tremblement de ses lèvres, au ton de sa voix. Mais elle n’était plus capable de combattre.

- …mais ils ont quand même continué...

Son regard fuyait, filait partout sans jamais se fixer. Mille reflets dansaient  au fond de ses yeux gorgés de larmes. Ils scintillaient d’un éclat fascinant. Vibrant d’émotions…

- Ils te traquent donc depuis tout ce temps…

- … Plus…

Elle déglutit difficilement en ressassant cette traque effrénée.

- … largué le sac quand j’ai compris que je ne les sèmerais pas…

Plus d’un jour, avec les chiens et les cavaliers aux basques.
Sans jamais pouvoir s’arrêter.
Elle n’est pas loin de s’effondrer de fatigue. Seule la tension la maintient encore consciente. Mais lorsqu’elle se relâchera…

Elle était déjà à bout avant même que je ne la capture. Une proie facile…


La main du colosse se resserra sur le linge gorgé d’eau, qui s’écoula dans la bassine. Délicatement, il passa le linge humide sur le visage de sa captive. D’abord la pommette droite, puis la joue. Il nettoyait sang et poussière, avec une douceur surprenante. Loryn demeurait figée, ne disait plus rien. Elle essayait de ne pas se lâcher, de ne pas se laisser aller. Elle ne pouvait pas se le permettre… Le linge épousait désormais le côté gauche de son visage, lentement. Il faisait apparaître la petite frimousse sous un nouveau jour.

- Sois une bonne esclave dont je pourrai être satisfait et tu ne seras plus traquée ainsi…


Sa voix avait perdu de son côté autoritaire. Toujours grave, imposante, mais moins ferme. Il ne lui ordonnait rien. Il faisait… une promesse. Loryn, qui avait commencé à se détendre, se raidit net à ces mots pourtant. Kern ne s’en inquiéta guère et plongea le linge souillé dans la bassine pour le nettoyer, avant de le faire glisser sur la bouche ensanglantée de la prisonnière. Il effleurait ses lèvres, dessinait finement leur contour. La captive, elle, avait du mal à tenir. Elle ne savait plus trop à quoi se fier. Entre l’aveu, la délicatesse des gestes, l’absence étonnante de brutalité… Le soulagement se mêlait à l’incertitude. Elle mourait d’envie de se laisser aller, de se relâcher… Elle en avait besoin, elle n’en pouvait plus. Mais elle avait trop peur… trop peur de son nouveau destin, de ce que pourraient être ses lendemains.

- … et… c’est quoi, au juste, une bonne esclave…

Elle avait de nouveau détourné les yeux. Ses paroles étaient légèrement étouffées par le linge humide qui glissait à la commissure de ses lèvres. Mais elles sonnaient comme un aveu. Elle envisageait déjà sa nouvelle condition. Elle qui il y a peu encore le provoquait, le regardait avec une haine dévorante…

- Cela dépend principalement du maître…

Le linge se glissa sous les cheveux qui tombaient devant son visage et parcourait à présent le front de la souris. La réponse évasive du guerrier la fit réagir. Elle vint planter ses yeux gris dans les siens avec une détermination nouvelle. Elle ne voulait pas qu’il poursuive ce petit jeu. Elle voulait savoir.

- Y a combien de maîtres, ici ?

Les lèvres du chevalier se retroussèrent très légèrement. Il appréciait ce regard inflexible qui le défiait, qui exigeait de lui. Un sursaut de caractère au milieu de la résignation. C’était bien la première fois qu’elle voyait quelque chose altérer l’expression sévère du guerrier.

- Il n’y a toujours qu’un seul maître…

Elle ne détournait plus les yeux, malgré la fatigue. Le front bas, le regard intense, elle le fixait d’un air animal, prêt à charger.

- … alors ? Ce seul maître, il veut quoi, au juste ?

Sa voix trahissait une grande lassitude. Elle était fatiguée de lutter, elle voulait savoir. Être fixée…

Kern passa le linge sur le haut du buste de la jeune fille, sur lequel le sang avait également coulé. Un nouveau frémissement parcourut le corps de Loryn. Il pouvait percevoir les battements de son cœur, qui témoignaient d’une appréhension vibrante. Mais rien n’ébranlait le regard gris à cet instant. Et le colosse le soutenait sans fléchir.

- L’obéissance, la franchise… la satisfaction de ses désirs… la confiance…

Question franchise, elle savait qu’elle avait pris un mauvais départ. La confiance retint son attention, bien plus que les désirs, auxquels elle ne voulait pas penser.

Le linge descendit encore, sur sa poitrine désormais. Source de bien des désirs justement… Kern d’Averach la fixait toujours, scrutant chacune de ses réactions. Elle ne savait plus à quoi s’en tenir, elle était perdue. La tension était extrême, elle accumulait trop de fatigue, de stress, de changements… Elle se demandait si elle n’était pas en train de rêver, pour échapper à quelque chose qui devrait virer au cauchemar d'un instant à l'autre. Les gestes du guerrier étaient bien trop délicats, par rapport à l’Ours de la forêt… Il était un roc qu’elle aurait voulu fendre, un morceau de métal froid qu’elle aurait voulu battre, et pourtant… Elle se laissait faire… Les questions se bousculaient dans sa tête. Entravées, retenues… pas claires. Le regard déterminé de tout à l’heure n’était plus. Elle se faisait désormais violence pour garder les yeux levés. D’un murmure enroué, elle chercha d’autres réponses…

- Un fils de seigneurs, deux peut être… tués… Pourquoi t’as fait ça ?

Kern ne répondit pas tout de suite. Il nettoyait consciencieusement la poitrine de Loryn, épousant le galbe de ses seins. Dessus, dessous, sur les côtés… Un sein puis l’autre… Ce traitement ne la laissait pas indifférente.

- Parce que c’était eux ou moi et que je t’ai permis de prendre ta décision.

La prisonnière secouait lentement la tête, essayant de comprendre pourquoi il avait commis cet acte malgré les répercutions qu’il pouvait avoir.

- … parce que ton camp était ici, au bout du sentier ? … qu’ils seraient tombés dessus, s’ils avaient continué ? …

Elle secoua encore la tête.

- Nan…

Kern plongea le linge ensanglanté dans la bassine devenue trouble pour toute réponse. Il la laissait cogiter.

- Tu pouvais pas savoir ça, quand tu m’as coincé, dans le sous-bois…

Elle cherchait des réponses, elle avait besoin de savoir, de comprendre ses actes, ses motivations. Lui qu’elle ne parvenait pas à cerner. Le colosse se leva, emportant avec lui le récipient qui était sur ses genoux. Il tournait de nouveau le dos à Loryn et s’essuyait les mains avec un linge propre.

- Non, mais cela change-t-il quelque chose pour toi ?

La souris laissa passer un silence, avant de finalement laisser retomber sa tête.

- … je suppose que non…

Le chevalier tourna légèrement la tête vers sa prisonnière et perçut le mouvement de résignation du coin de l’œil.

- Tu as pourtant ta propre idée…


Un vague rire nerveux s’empara de Loryn, bien que rien de tout ceci ne l’amusait. Des idées, elle en avait plein. Mais aucune n’était cohérente. Aucune ne justifiait vraiment son action.

- Tu veux vraiment pas laisser tomber les jeux d’énigmes ? … désolé si ça te déçoit… mais… je peux plus vraiment, là…

C’était presque palpable, elle n’en pouvait plus. Elle était usée par cette chasse, cette capture, cet interrogatoire. Elle frissonnait. A cause de la fatigue… de l’eau sur son corps… du froid de cette fin de journée… La descente d’angoisse suite à la traque impitoyable dont elle avait été l’objet. La peur au ventre, pour ce qui allait suivre à présent…

Kern d’Averach ne prit pas la peine de répondre. Il revint s’asseoir devant Loryn. L’homme épongeait paisiblement le visage et la poitrine à l’aide du linge propre qu’il avait utilisé pour ses mains. Il capturait chacune des gouttes d’eau qui perlaient sur la peau frileuse de la jeune fille par de douces caresses.

Loryn demeurait les yeux baissés, incapable de croiser le regard du chevalier. Surtout lorsqu’il épongeait la gorge et la poitrine, avec toujours cette même délicatesse qui la perturbait tant. La pointe de ses seins s’était raidie, la honte redonnait quelques couleurs à la jeune fille. Et le désir du guerrier, lui, commençait à croître.

- N’aies pas peur… Je t’apprendrai…

Ce n’était qu’un murmure, intime, une confidence. Elle releva les yeux pour l’interroger du regard, incertaine du sens qu’elle devait accorder à ses paroles. Parlait-il de ce qu’elle a dit, ou de ce qu’il était en train de faire ?
 
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 2:52



Je peux plus... je peux plus...

Une litanie dans sa tête. Pas d'objet précis, elle peut plus, ça vaut pour plein de choses, absorber l'information, contenir l'anxiété, essayer de comprendre, pour pouvoir anticiper, sauver sa peau peut-être, qui sait, elle ne sait rien de plus, rien de rien, sinon que tout ce qu'elle croyait savoir tombe en morceaux autour d'elle avec des petits bruits mats, sourds, comme de la chair morte. Ce qu'elle n'entend pas, c'est sa résistance qui cède, cette tension qui la maintient encore éveillée alors qu'il y a deux jours qu'elle cavale et qu'elle a juste réussi à grappiller une heure de sommeil alors qu'elle croyait encore qu'elle allait pouvoir filer et disparaître, deux jours sans rien manger sauf ce qu'elle peut choper au vol, sans rien boire que l'eau des ruisseaux, à la sauvette, en les traversant, deux jours et les trois dernières heures avec les chiens aux fesses, à moins d'une minute derrière elle, terreur constante, usante, épuisante, trois secondes de soulagement et puis cette grande brute qui lui reclaque à la gueule la porte de la liberté, et puis la confrontation avec les trois cavaliers, et puis cette marche avec l'impression d'avoir derrière elle un bloc de pierre qui bougerait et tiendrait la corde qui lui lie les mains, et puis ce campement, immense, qui ruine ses espoirs d'évasion, et ces hommes qui la regardent avec des yeux qui se promènent sur elle comme si c'étaient des langues, horrible, la vision de ces filles creuses qui sont peut-être son avenir, et là, l'interrogatoire, l'effort ultime de garder son attention en éveil, de ne pas faire d'erreur qui lui coûteraient la vie, et c'est pas facile, allez-y, essayez, face à un type qui pèse trois fois votre poids, qui vous dévisserait la tête d'une petite claque nonchalante, le genre de type dont la présence seule vous écrase comme une merde sous une semelle, allez-y, vous, tenir le coup...

Elle peut plus, c'est humain... Elle a pu jusqu'ici, c'est déjà énorme... Mais là, il y a trop de contraste entre la dureté glacée affichée depuis sa capture, et cette délicatesse qu'il déploie, trop de sous-entendus dans ses mots, qui laissent trop de place à l'interprétation, trop de fatigue pour interpréter, ou pour simplement essayer de masquer l'anxiété et le trouble, et donc, elle reste immobile, bien obligée de toute façon par cette saloperie de corde, frémissante, ça c'est obligé aussi, elle n'arrive pas à endiguer les tremblements, c'est nerveux, c'est la fatigue, surtout, c'est... c'est pas tout mais ça elle ne veut pas essayer de savoir... Et lui qui reste silencieux, à promener la serviette tout doucement sur sa peau, diaboliquement différent de tout ce qu'elle a vu de lui, les certitudes se brisent et tombent, les défenses se fendillent et s'écroulent, la corde trop tendue commence à lâcher, brin par brin, et elle le sent confusément, ça la fait trembler plus encore, même si pour elle c'est le froid, la fatigue, mais oui bien sur, c'est le froid qui fait pointer furieusement tes bouts de seins et qui te lance jusque dans le ventre quand il passe le linge dessus, c'est le froid aussi sans doute qui te fait respirer trop vite et rosir les joues.
Allez... à d'autres... Fais ta bourrique et prétends que ça n'a rien à voir, il faudra bien que tu finisses par ouvrir les yeux. Pas ceux qu'il regarde sans dévier. Les yeux de la conscience. Oui bon... laisse tomber... Ca se fera tout seul, tôt ou tard.

Un doigt sous le menton, il lui relève le visage, elle a un frisson qui lui fuse tout au long du corps. C'est ça quand on a les nerfs à fleur de peau. Tout réagit trop fort... Obligée de garder la tête levée, de se redresser, elle se sent beaucoup trop nue, et beaucoup trop petite, et beaucoup trop pas assez libre de ses mouvements... et puis cette sensation, ou émotion, qu'elle ne veut décidément pas prendre en compte. Parce que ça ne colle pas, c'est pas possible. C'est pas normal d'être contente d'avoir les seins nus et tout raidis sous ses yeux, avouez. Insensé, non ?

En plus il ne fait rien pour l'aider. Ses yeux oublient d'être durs et froids, son expression aussi. Et cette main qui lâche son menton pour aller lui frôler la joue, c'est franchement de la triche. C'est pas des mains pour caresser, ça. Trop rudes, trop énormes, c'est des mains à abattre les bœufs d'un coup de poing entre les deux yeux, ça, pas des mains pour caresser la joue d'une fille entravée qui vibre de partout. Alors qu'est-ce qu'il fait, là, à lui effleurer la peau ? Et le coup du linge qui tombe et de la paume forte et chaude qui lui enveloppe un sein, c'est permis, ça ? Et approcher le visage et venir trouver ses lèvres, non, là désolée, c'est de l'abus, décidément, mais sortez-moi ce type, il fait semblant, ou il a fait semblant, mais d'une façon comme d'une autre il...

... a probablement gagné, sinon la partie, du moins cette manche.
Si rien n'est vrai, alors il ne reste plus que le présent, et dans le présent cet homme est doux, alors qu'il est plus fort et de beaucoup, qu'elle est attachée et pas lui, qu'il pourrait prendre tout ce qu'il veut, et qu'il donne à la place. Et elle est tellement épuisée, terrifiée, à bout... Elle a besoin de savoir qu'elle ne va pas mourir au moins avant le lever du prochain soleil. Besoin d'un refuge. Qu'il soit totalement absurde d'aller le rechercher entre les bras de son ravisseur, c'est une des certitudes qui est tombée avec le reste...

Elle a réagi à son contact, un peu. Le souffle qui s'altère. Le visage qui s'incline, s'appuie sur la grande main qui lui touche la joue. Le corps qui se porte un peu vers l'avant, à peine, pas vraiment pour amplifier le contact de son sein tendu dans cette main chaude, surtout pour s'approcher de lui, mais le corollaire est là... S'approcher de lui, pour le refuge la sûreté, la chaleur. Et cet étrange paradoxe qui va croissant, la sensation d'être trop nue et pas assez, d'être trop près et jamais assez, que ses mains sont trop douces et ses caresses pas assez, non, l'inverse, oh et puis tant pis... Elle ne comprend pas. Elle est bien la seule. Lui, il comprend.

Il l'embrasse doucement, délicat avec sa lèvre meurtrie, accueille la pression de sa tête qu'elle lui confie, masse lentement le sein qu'elle lui donne, frôle le téton dressé du pouce et savoure sa réaction, ce sursaut bref, joue d'elle en agaçant cette petite pointe de chair terriblement sensible, avant de reprendre à pleine main le globe moelleux et gonflé d'où elle émerge et de se l'approprier d'une caresse ferme. Elle a des vagues de petits frissons qui lui dévalent le long du dos, comme des gouttes d'eau froide, ou brûlante, qui s'accumuleraient dans le creux des reins, obligés de se cambrer de plus en plus. Le souffle court, elle sent bien que son corps s'arque, s'offre, mais elle n'y peut pas grand chose... Peut-être juste essayer de suivre en répondant, à peine, à son baiser... Timide et hésitante, alors que sa poitrine a déjà décidé qu'elle n'était plus à elle mais bien à lui...

Elle sent comme une délicieuse brûlure lui frôler les lèvres, n'identifie qu'après un temps la langue du géant, parce qu'il a retiré sa main de sa poitrine et qu'elle l'aurait bien retenue, mais avec quoi ? Elle a un minuscule cri qui veut tout dire et rien du tout, assez, encore, reviens, mais qu'est-ce qui m'arrive... Le vertige la gagne. Elle sent sa langue revenir à l'assaut, douce mais ferme, et se frayer un passage entre ses lèvres qui s'entrouvrent, timides. Et brusquement, plus rien ne retient ses mains en arrière, plus rien ne l'empêche de tomber entre ses bras, déséquilibrée, privée d'une entrave devenue soutien. Un poignard s'envole et va retomber à l'autre bout de la tente, inutile à présent. Et elle, sa chute devient envol.La seconde d'après, elle est assise sur les jambes de Kern, enserre ses hanches de ses cuisses ouvertes, les mains à ses épaules pour se retenir, réflexe. Et une grande main douce mais impérieuse posée derrière sa nuque l'attire vers ses lèvres à nouveau...

Il est si grand, elle si petite... Elle ne doit même pas incliner le visage pour obéir... Au contraire, c'est tout juste si elle ne doit pas le lever vers lui...


Dernière édition par Loryn le Dim 1 Aoû 2010 - 23:36, édité 1 fois
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Kern d'Averach
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 13:31

Elle était toute chamboulée, il le sentait bien évidemment. Un petit bout de femme, incapable de comprendre ce qui lui arrivait. Fatiguée de chercher à savoir. Elle voulait se laisser aller, relâcher la pression, et goutter à ce qu’il avait à lui offrir. Et Kern ne laissait pas beaucoup de place à ses doutes. Ses certitudes, balayées elles aussi. En quelques instants seulement. D’un bras, il avait fait table rase pour poser un nouveau présent. Pour la pousser dans ses retranchements. Pour la faire craquer. Sans l’ombre d’une hésitation. Peu importait l’avant et l’après, ils ne donnaient qu’un peu plus de relief à ce qui se déroulait maintenant. Tous leurs sens étaient focalisés sur cet instant unique.
 
Les lèvres du guerrier gouttaient tendrement celles de Loryn, confuse. Un malaise évident la rendait maladroite. Les bras de la jeune fille avaient glissé sur les épaules saillantes de son ravisseur, qu’elle n’osait pas vraiment enlacer. Mais il ne s’agissait pas là d’un manque de désir ou d’une bataille intérieure pour savoir si oui ou non elle devait lui céder… Il l’avait déjà vaincu et il le savait. Les seins durcis qui frôlaient son torse, la cambrure de son dos, le souffle irrégulier et le regard brillant témoignaient de son envie. Elle se cherchait tout simplement…  découvrait… timidement. Une petite boule d’émotions, qui vivait une nouvelle expérience, savoureuse et inquiétante à la fois. Et cette petite boule, il la tenait en ce moment même dans le creux de ses bras. Il n’appartenait qu’à lui de la façonner, de lui apprendre.
 
Sa langue vint explorer la bouche de Loryn pour venir titiller la sienne. L’inviter à la suivre, à jouer. Sensuellement, sans précipitation. Elle l’agaçait sans rien lui imposer, pour lui laisser tout le loisir de s’exprimer elle aussi. Répondre à ses provocations, accepter la danse… Tandis que les mains du chevalier remontaient quant à elles le long des cuisses, pour gagner finalement les fesses arrogantes de la jeune fille et les empoigner fermement. Kern éveillait le corps de sa captive, la laissait prendre conscience de sensations qu’elle ne connaissait pas et appréhendait. Comme un chat jouant avec une petite boule de laine noueuse... Il la baladait, taquin, pour finalement s'emparer d'un fil. Et pas n'importe lequel, il le savait pertinemment. Et elle le savait aussi. Sous son regard anxieux mais captivé, il tirait doucement sur ce fil... faisait céder les nœuds... un à un... Il la déroulait lentement, lui faisait perdre forme.
 
Rudesse et douceur se côtoyaient dans une subtile alchimie qui ébranlait ce corps avide de nouvelles sensations. Les mains du guerrier parcouraient sa peau, épousant chaque courbe dans de tendres caresses, ponctuant par des poignes plus fermes sur les formes que Loryn avait à offrir. Les sens en éveil, Kern percevait avec acuité chaque émotion de la jeune fille. Entre ses mains, elle était comme un instrument de musique qu'il s'affairait à accorder. Ici, pour accélérer le souffle. Là, pour faire frémir. Et ici, pour faire vibrer... Chaque note posait un peu plus la mélodie. Et ce regard... gris, intense, captivant... Il s'allumait davantage à chaque accord joué. Un océan de scintillements et d'émotions, qui faisait écho à quelque chose de profondément enfoui chez le  guerrier. Lui arrachant un frémissement... Une brève inspiration, l’étreinte qui se resserra. Une pression sur le postérieur afin de maintenir son bas ventre collé au sien.
 
Pour Loryn, un vertige. De hautes inspirations successives, comme lorsqu’on cherche à se raccrocher désespérément à quelque chose. Et une chaleur qui croissait à mesure du contact avec le chevalier, qui l’excitait, qui l’apaisait. La pression entre ses seins et son torse à lui, entre son pubis et son bas-ventre… Effrayant et délicieux sentiment inconnu… Elle répondit doucement à son baiser. Timidement. Elle n’osait pas encore. Mais elle voulait. Elle voulait découvrir un peu plus de cette chaleur. Se découvrir… Kern le comprenait parfaitement et en jouait. Sa langue se retira légèrement après quelques caresses, comme si elle s’apprêtait à sonner la retraite. Un petit geignement effrayé et celle de Loryn se ruait déjà à sa poursuite. Tel un petit animal à qui on retirerait un jouet intriguant. Un bras se replia sur la nuque du colosse, tandis qu’elle prolongeait l’expérience du baiser. La danse avait changé de bouche et c’était désormais elle qui menait, avant même qu’elle ne le réalise. Elle se frottait légèrement contre son torse, accentuait toujours davantage le contact. De la gorge à mi-cuisse, elle sentait son corps rigide, puissant. Légèrement par endroit, très étroitement à d’autres. Très très étroitement, ailleurs… Elle n’avait pas encore réalisé la nature de cette chaleur dure plaquée contre son bas ventre, ni la fièvre qu’elle engendrait chez elle, à en juger la manière dont elle embrassait à présent le guerrier. Ce dernier restait sur la défensive un moment, la laissait prendre par elle-même ce qu’elle désirait. Jusqu’à un nouveau hoquet de stupeur, une nouvelle crispation. Son dos se raidit, les cuisses se serrèrent, au souvenir douloureux de la colonne brûlante qui se dressait contre elle. Le rappel d’une mauvaise expérience qui ressurgissait…

Difficile pour Kern de ne pas percevoir ce trouble, alors qu’il mettait à nu chaque émotion qui vibrait contre son torse. Une de ses mains quitta les fesses pour remonter lentement le long du dos. Loryn relâchait le baiser, rouvrit les yeux, pour observer celui qu’elle voyait il y a peu comme son tourmenteur. Afin de le mesurer. Le définir. Le connaître. D’un seul regard… Qui était-il ? Quel aspect de ce paradoxe humain était vrai ? Trop de contradictions chez un seul homme. Trop de mystères. Trop de tout, à cet instant précis. Kern avait lui aussi rouvert les yeux. Front contre front, il sondait intensément le fond de son regard. En sachant déjà ce qu’il allait y trouver, avant même que ses lèvres n’aient quitté les siennes… Loryn bougeait doucement contre lui, semblait chercher quelque chose. Sa respiration, haletante. Ses pommettes, rosies. Et ces yeux… brillants… alliance explosive où se côtoyaient peur et envie. Ses frémissements trahissaient les deux à la fois. Mais l’un d’eux dominait pourtant l’autre. La petite se pressa à nouveau contre le torse massif, rapprocha son visage de celui du guerrier pour redemander ses lèvres. Kern l’embrassa, son étreinte se resserrait, comme pour faire taire les tremblements que Loryn souhaitait elle-même ignorer.

Le colosse reprit les choses en main, pour ne plus laisser de place à la peur et au doute. Sa langue vint retrouver celle de la jeune fille, tester son répondant. Et découvrir une certaine avidité qui commençait à poindre. Sa main était plaquée dans le dos. Large. Rassurante. Elle descendit doucement, épousa la chute des reins, le galbe des fesses. Attisant toujours davantage Loryn, qui avait vraisemblablement les reins moins timides que la langue… Elle avait glissé une de ces mains dans la chevelure noire du chevalier. Mais Kern quittait à nouveau sa bouche, la Souris tentant de rattraper les lèvres qui s’éloignaient. Il laissa son visage glisser contre celui de Loryn, joue contre joue… Bercés par les légers mouvements de leurs hanches. La barbe naissante piquait quelque peu, apportant un peu de rudesse dans ce contact tendre. Puis Kern plongea finalement dans le cou de la jeune fille. Un premier baiser contre sa peau, un souffle. Les prémices d’une longue série, qui arrachèrent un gémissement à sa victime. Recrudescence de tension dans la pointe des seins, à mesure que les lèvres du guerrier effleuraient sa gorge. Baisers et succions se succédaient, laissaient parfois place à un souffle brûlant qui caressait sa peau. La large main dans la longue chevelure sombre tira légèrement en arrière, pour accentuer l’offrande du cou que Kern dégustait avec envie. Toute vibrante, arquée, Loryn agrippait sa nuque à lui. Son autre main descendait sur l’épaule, caressait le cou, le haut du dos, parcourait cette masse de muscles tendus. Ses seins la lançaient, appelaient au plaisir, ses cuisses se crispèrent, son entrejambe entrait doucement en fusion…

La main du colosse abandonna la chevelure, relâchant la tension qu’elle exerçait sur la tête de Loryn. Les deux vinrent se poser sur chacune des hanches de la Souris. Puis convergèrent lentement vers le nombril, sous ce qu’il restait de la chemise. Vastes, elles couvraient aisément l’abdomen de la jeune fille. Brûlantes, elles aussi… Elles irradiaient une chaleur qui trouvait écho dans le ventre à fleur de peau. Puis elles arrachèrent brusquement le vêtement, ainsi qu’un petit cri de surprise à celle qui avait désormais le buste entièrement nu. Kern empoigna un sein à pleine main pour le porter à sa bouche avec avidité. Loryn se courbait en arrière, offrant cette fois-ci sa poitrine douloureuse de désir au chevalier, dont les lèvres se refermèrent sur le téton durci et aspirèrent…
  
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 13:31

Sensation électrique, bien plus forte qu'avant, infiniment plus forte. Et qui la lance bien plus profondément, aussi. Tout le corps qui se soulève sous l'onde, en réponse au contact brûlant de ses lèvres, une houle fiévreuse qui lui pousse les hanches en avant, son ventre qui s'écrase contre celui du chevalier et ce relief qui s'imprime en elle. De la pierre, mais de la pierre qui pourrait réagir, se durcir plus encore. Elle a une main plantée dans sa chevelure, l'autre crispée à son cou, et son souffle devient chaotique... Car il ne s'en tient pas à un contact bref, loin de là...

Sa langue titille, caresse, enlace la pointe pleine de désir qui perce entre ses lèvres. Puis il remonte légèrement, embrassant généreusement la poitrine tendue, vibrante, jusqu'à plonger en son coeur, dans le sillon qui attire toujours bien des regards... Elle relève la tête, haletante, appuie son front dans les cheveux noirs, les bras toujours tendus vers lui, serrant sa propre poitrine et accentuant la profondeur de la vallée qui semble l'attirer tant... Lui, le visage noyé entre ses seins, il la caresse de ses joues un peu rudes, de son souffle chaud, de baisers suaves, avant de s'emparer de l'autre mamelon, de l'encercler lentement du bout de la langue, spirale humide qui la met au supplice, l'attente presque aussi affolante que les élancements qui la traversent quand il la saisit enfin entre ses lèvres et la suce enfin, avide.

Elle s'est complètement abandonnée, suspendue à son cou, chose haletante, agitée de frissons, de tremblements, de mouvements involontaires des doigts, des hanches, un ventre crispé, et des sensations, trop, trop puissantes, lui, immense, doux, tyrannique, tendre et dur, tellement dur entre ses jambes que ça lui fout le vertige, qu'elle tomberait s'il la lâchait... Il s'offre le temps de la rendre à moitié dingue à titiller, mordre, lécher ce bout de chair malade d'excitation, méchamment contagieux, caresse précise, intense, qu'il complète en pressant l'autre sein dans cette patte immense et rude, plaisir plus ample, plus diffus... Tout ça, juste à partir de ces paquets de chair plus emmerdants qu'autre chose, qui lui font mal quand elle court ou quand il fait froid, qui la dérangent quand on la reluque, qu'elle déteste un peu, en fait, depuis qu'ils lui ont poussé... Et elle les découvre à retardement, juste parce que lui les aime, et le leur dit...

Il délaisse sa petite victime sombre sur un dernier mordillement qui lui arrache un cri minuscule, et revient à ses lèvres, qu'il retrouve infiniment plus souples, plus chaudes, plus offertes. Il les prend cette fois en conquérant et ne cherche plus à ménager la timidité de la jeune fille, l'embrasse passionnément. Elle a un autre petit cri, élancement de douleur dans sa lèvre meurtrie, qu'elle ignore pour lui répondre avec avidité, presque plus de retenue, juste le fait qu'elle se laisse envahir plus volontiers qu'elle ne court à sa poursuite. Il la caresse toujours, un sein qu'il roule sous sa main, l'autre qui va s'approprier la courbe d'une fesse, en douceur, puis, brusquement, il resserre sa prise, saisit fermement la chair tendre du sein, le muscle raidi de la fesse, presque violemment. Elle geint, souris prise au piège, bouffée de peur... mais au lieu de se débattre, elle ne se presse que plus étroitement contre lui, haletante, prise à nouveau de vertige, éperdue...

Le colosse se dresse soudain, sa proie si légère entre les bras, pressée contre un bas-ventre qui accepte de moins en moins la captivité des vêtements. Quelques pas jusqu'à sa couche où il la laisse tomber, avant de se défaire de sa tunique, d'un geste rapide. Elle atterrit dans du moelleux, au milieu des lambeaux de sa chemise qui lui tenaient encore autour des avant-bras. Elle le regarde, et réalise à nouveau à quel point il est immense, large d'épaules, bosselé de muscles comme ces statues de guerriers de légende qu'on voit dans les villes. Tellement impressionnant, debout à côté d'elle, qu'elle doit maîtriser une envie instinctive de ramper en arrière sur les coudes et les talons. L'image lui est revenue en un éclair des yeux noirs et froids penchés sur elle dans la forêt, de la terreur absolue qui lui nouait le ventre sous la pression douloureuse du genou, la voix glaciale, indifférente. Elle tremble, violemment... mais ses yeux ont changé. Ce n'est pas le reflet des lampes, il y a quelque chose dans ses yeux, quelque chose de brûlant, cette fois... presque aussi terrifiant que le froid... presque... Elle ne recule pas. Mais il s'en faut de peu, de très peu...

Il la rejoint, il prend son temps malgré le bouillonnement de son sang, un grand prédateur qui s'allonge aux côtés de sa proie pétrifiée de terreur... et c'est bien ce qu'elle est, pétrifiée, raidie, tendue. Une moitié d'elle se dit en pleurant de frousse qu'il va la déchirer et l'autre moitié feule de désir qu'il le fasse... à nouveau ce même paradoxe, cette contradiction profonde et incompréhensible. Il vient cueillir son visage de la main, l'embrasse à nouveau, et elle décide de fermer les yeux et d'essayer d'imaginer qu'il n'est pas aussi immense... sans succès. Elle se sent trop comme ce qu'elle est en réalité, souris minuscule sous la griffe du chat, tremblante... sauf que c'est un tigre, ce chat.

Il vient saisir par la ceinture la culotte de peau souple qui la revêt encore, la tire vers ses pieds, chassant au passage les bottes de cuir. Elle a soulevé les hanches pour l'aider, mais à présent qu'elle est toute nue, elle garde, comme une idiote, les genoux serrés. Les mains de Kern viennent lui écarter les cuisses ans accepter la moindre résistance, qui de toute façon, n'est que symbolique. Il se penche un peu en avant et vient embrasser l'intérieur de la cuisse droite, à proximité du genou, tandis que sa main glisse à l'intérieur de l'autre cuisse. Elle est renversée en arrière, à nouveau frémissante, découvre la sensation du froid sur sa chair enfiévrée, et les frissons électriques qui montent de sa caresse, au confluent de ses jambes...

Il se redresse, abaisse ses braies, et libère son sexe gorgé de désir, qui se dresse fièrement devant elle. Elle se dit qu'il vaut mieux qu'elle ne le voie pas, ne peut pas s'empêcher de regarder quand même, pâlit, ferme les yeux, les rouvre, et les rive à ses yeux à lui, plus prudent... quoique. Les mains cramponnées dans ce qui recouvre le lit, les jambes légèrement fléchies, pieds tendus un peu écartés, elle respire vite et a un très léger voile moite sur la peau, les yeux noircis, dilatés. Il se penche à nouveau sur elle, son coude vient se poser non loin de son visage pour lui permettre de prendre appui, sans écraser de toute sa masse cette jeune fille si vulnérable. Comme il achève son mouvement, elle le sent soudain, colonne de chair posée contre son sexe, vibrante, et son souffle s'interrompt, son coeur cafouille. La seule chose qui a l'air de battre régulièrement en elle, c'est la chair de son intimité, et elle panique, se sent tellement crispée qu'elle ne sait pas s'il... et en même temps cette sensation de froid, elle doit être tellement trempée qu'il est impossible que... et puis merde, assez de toutes ces hypothèses qui ne mènent à rien ! Elle se mord la lèvre, se fait mal, se traite d'idiote, en pleurerait d'énervement...

Et lui sent bien évidement toute cette tension, cette appréhension qui la ronge, et il en joue... A légers mouvements du bassin, il fait coulisser la peau de son membre raide contre la fente de la jeune fille, tout en l'embrassant à nouveau, en goûtant sa réponse fiévreuse et moite, vibrante, à sentir se frottement de leurs peaux, pareillement chaudes, fines, impatientes... Il se presse plus fort contre elle, et elle gémit... Il rouvre les yeux, la fixe, intensément, le front contre le sien. Un mouvement, il guide son gland à l'entrée de ses lèvres. Une poussée, et il la pénètre. Elle se tend et halète comme sous un coup, le même affolement dans les yeux.
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 13:34

Taire. Faire taire cette envie dévorante de s’enfoncer en elle, abruptement, et de la faire sienne avec fougue. Lutter contre cet instinct, qui prend possession du corps et laisse libre cours aux pulsions les plus enfouies. Perdre le contrôle, comme lors d’un combat où la mort est proche, où plus rien ne compte… Plus d’avant, plus d’après… Juste une formidable acuité entièrement dédiée à l’instant présent. Aux émotions exacerbées…  

Plus vivant que jamais…  

Kern devait contenir ce feu qui coulait dans ses veines, supporter sa brûlure encore un temps, pour ne pas la blesser. Loryn était si serrée… Il luttait contre la fermeture de ce ventre que pourtant plus rien de physique ne défendait. Une crispation gardienne, déterminée à ne rien laisser passer. Trahie par le propre sanctuaire qu’elle s’efforçait de protéger… Le chevalier progressait lentement, sauvé par le désir de la jeune fille. Si elle ne l'avait pas voulu à ce point, il n’aurait pu la pénétrer sans meurtrir son corps. Mais malgré la peur qui emplissait ses yeux et nouait son ventre, Kern l’ouvrait peu à peu, patiemment, amenant son gland au fond de son intimité. Un long souffle chez son amante, pour appréhender ce membre dur et vibrant venu la conquérir. L’accepter… Le guerrier restait ainsi planté en elle, savourant la chaleur et la douceur de son sexe. Il laissait le ventre se détendre, devenir plus accueillant.  

Loryn demeurait tendue sous lui, emplie par cette impétueuse colonne de chair, grondante de désir. Point de souffrance… Pas vraiment… Juste ce sentiment de plénitude. Et la sourde palpitation de son sexe et de tout son vagin autour de lui… battant au rythme du sang qui affluait dans son corps, au rythme du cœur qui bondissait dans sa poitrine.  

La jeune fille vibra, s’affola. Paniquée par ce membre qui reculait lentement, jusqu’à presque ressortir. Ses cuisses se crispèrent, n’aspiraient qu’à une chose : se serrer furieusement pour l’empêcher de partir. Elle le voulait tout au fond d’elle, cet intrus qui l’angoissait… Elle ne pouvait envisager de ne plus sentir sa présence. Un bras s’éleva et vint se poser dans le dos musculeux de Kern, explorant cette immensité d’une main fiévreuse et timide. Ce dernier embrassait Loryn, harcelait sa langue, testait son répondant. Un léger mouvement du bassin, son sexe s’enfonça à nouveau, sur quelques centimètres seulement, avant de rebrousser chemin. Un cri de protestation aigu vint se perdre dans sa bouche. Prémices d’une langue furieuse qui réclamait son dû… La main se crispa dans le creux de son dos. La riposte du guerrier ne se fit pas attendre. Il s’enfonça entièrement en elle avec vigueur, répondant à cette langue soudainement exigeante. Un son rauque s’échappa de la jeune fille qui accusait l’assaut. Léger froncement de sourcils, son autre main vint se cramponner à la nuque enfouie sous la chevelure sombre. La petite l’embrassait toujours avec ardeur. La langue du chevalier ne lui cédait rien, bataillant sauvagement entre leurs lèvres. La colonne de chair coulissait dans le sexe de Loryn. D’amples mouvements du bassin… Lents, réguliers… Du bord des lèvres jusqu’au fond de cette fournaise, qui appelait à être possédée… 

Loryn se calquait lentement sur son rythme. Elle épousait les mouvements du chevalier, doucement… puis d’une manière plus accentuée, se laissant emporter par un désir qui attisait ses reins. Ses mains couraient sur le dos du guerrier, sans jamais se poser. Affolées, par une envie inextricable de couvrir tout cet espace, si vaste, lisse, mouvant… Caresser chaque centimètre de sa peau… Le sentir en elle, et en dehors… Elle finit par choisir les reins, là où la houle était la plus forte. Ses mains… bercées par l’ondulation de cet homme… Le sentiment d’accompagner chacune de ses pénétrations… De le guider… De le vouloir… 

Kern laissa sa maîtresse prendre son rythme, s’habituer aux va-et-vient réguliers dans son ventre, anticiper ses mouvements… pour balayer à nouveau ses certitudes. Les pénétrations, beaucoup moins amples, s’accélérèrent brusquement dans la première moitié de son sexe. Une frénésie enivrante, qui électrisa la jeune fille stupéfaite. Un cri aigu… Quelque chose s’éveillait à l’entrée de son sexe, se propageait à travers son corps… A peine le temps de réaliser ce qui la foudroyait, que déjà le guerrier se plantait à nouveau tout au fond de son vagin. Résonnance du plaisir sous ce dernier assaut… loin… très loin en elle… Loryn inspira très fort, avec difficulté. L’impression de ne pas en avoir assez… Elle ne savait plus comment reprendre son souffle. Les efforts pour suivre son rythme, accepter sa fougue… et ce baiser qui la rendait dingue ! Elle chavirait.  

La langue du chevalier sonna la retraite. Ses lèvres glissèrent le long de sa peau pour venir se délecter de la douceur de son cou, qu’il dévora littéralement. Autre cri, étouffé… Loryn baignait dans l’inconnu, l’inattendu. Les plaisirs se succédaient, sans jamais pouvoir être devinés. La patte imposante du colosse filait sur son flanc, épousait sa hanche, caressait sa cuisse. Immense, elle aussi… Possessive…  

Le membre de Kern vint plusieurs fois remplir Loryn de toute sa longueur. Puis une nouvelle accélération à l’entrée du vagin… La jeune fille s’arqua violemment contre lui, emportée… Ce mouvement là l’affolait ! Puis à nouveau, ce sexe au plus profond du sien, abruptement… Laissant éclater une vague de plaisir, qui se brisait au fond de son ventre pour se répandre dans chaque parcelle de son être… Le colosse recommença plusieurs fois. Le nombre des pénétrations, leur profondeur, la vitesse à laquelle il attisait ce brasier au sein de leur ventre… tout variait sans cesse, sans aucune logique. Assauts imprévisibles, pour accentuer l’intensité du moment… faire chavirer toujours un peu plus cette femme livrée au plaisir. Et à chaque fois, sa frénésie se concluait par des coups de reins puissants, qui la remplissaient entièrement… arrachant des cris, des mouvements erratiques au corps qui le recevait…  

Le regard de Loryn s’était perdu… Inutile désormais, lorsque tous les autres sens la submergeait ainsi. Les mains de la jeune fille lui labouraient le dos à présent. Le souffle court, bruyant, sifflant entre ses lèvres entrouvertes derrière lesquels les dents se serraient parfois… Le bassin qui ondulait fougueusement, parfois incontrôlable… Les sens du guerrier s’affolaient. Les cris, le souffle… les griffures contre sa peau, qui éveillait une part de bestialité… Le plaisir, qui transpirait par tous les pores de cette peau délicate…  

Les pénétrations profondes et vigoureuses devinrent de plus en plus fréquentes, de plus en plus longues, de plus en plus ardentes. 


Dernière édition par Kern d'Averach le Dim 21 Mar 2021 - 12:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 13:35

Le plus surprenant c'est qu'elle na pas mal. Pas vraiment. Elle devrait avoir mal, il est énorme, bien plus gros que Johann... Et Johann lui a fait très mal. Enfin au début. Oui bon, surtout au début. Ensuite c'était juste désagréable. Perturbant. Poisseux. Et puis ces grognements... Elle avait trouvé ça... effrayant, embarrassant, dégoûtant, vaguement ridicule, surtout cette expression qu'il avait sur la fin en s'agitant comme un diable. Oui, juste, elle a eu plutôt mal à ce moment-là aussi. Bizarre.

Bizarre, parce que là, malgré la sensation terriblement intense de ce pilier qui s'enfonce en elle, elle n'a pas mal. Elle ne respire presque pas, jusqu'à le sentir tout au fond d'elle. Vague appréhension à l'idée qu'il va tout doucement, et que "normalement" il devrait se mettre à bouger, bientôt, et là... et là il bouge, se retire, et elle l'attend. Il revient, mais pas assez. Puis il répond à ce qu'elle n'a pas dit, pas vraiment. C'est quand il replonge profondément en elle, qu'elle le sent buter tout au fond, qu'elle réalise que ça n'a rien à voir, rien... Quand Johann a fait ça, avec l'espèce de brindille qui lui servait de bite, elle a crié de douleur, de refus. Lui, c'est un tronc qu'il lui enfonce. Et si elle crie, c'est parce qu'elle en veut plus...

Rien à voir... L'envie de le dévorer, rien à voir, celle de l'engloutir, pareil... Et c'est vrai qu'elle a encore peur, mais peur d'elle plus que de lui, à le vouloir aussi fort, à sentir qu'il lui répond, c'est du délire, elle va se faire estropier et c'est elle qui l'aura demandé... Il est trop gros, trop long, trop dur, trop... Trop lent et doux, régulier, un battement en elle, un long frottement juste assez intense pour être affolant sans être douloureux, huilé par son désir à elle, juste à la limite de ce qu'elle peut supporter...

Ces mouvements brefs et rapides qui lui arrachent des cris, suivis de ces coups profonds qui transportent la sensation très loin en elle... un picotement, une vibration électrique, quelque chose de totalement nouveau, inconnu. Les seins qui lancent, le ventre qui n'est plus qu'un noeud de désir pulsatile, qu'il éperonne avec une régularité sciemment brisée, les geignements succèdent aux cris, les cris aux soupirs, Johann et sa rudesse malingre, oubliés, et d'ailleurs le reste du monde, oublié aussi, passé, présent, futur... Elle est dans une bulle de sensations qui voguent du délice le plus doux à la furie violente, presque douloureuse, presque trop intense, une bulle habitée par elle et lui, l'homme immense qui danse au-dessus d'elle, la mange des yeux, des lèvres, la pénètre de sa langue avide, de son membre impérieux, qui joue d'elle, scrute son visage quand il raccourcit ses mouvements pour la faire se tendre et crier, quand il la cloue à grands coups de reins... elle chavire un peu plus à chaque choc au fond de son ventre, perd un peu plus contact avec une réalité qui doit exister quelque part, peut-être, pour ne plus être qu'à lui, chair gémissante, éperdue, qui se tord et se cambre et supplie...

Elle ne se rend pas compte qu'elle le griffe, qu'elle ondule sous lui par saccades incontrôlables, qu'elle a une expression torturée, qu'elle gémit sans discontinuer, longues plaintes déchirantes... Quelque chose se passe, la sensation électrique qui s'allume en elle et s'engouffre avec lui quand il l'excite de ses frottements brefs, cette sensation qui s'estompait, remplacée par la vague satisfaction diffuse de se sentir remplie par lui, totalement... cette sensation reste, s'accroît, s'intensifie, gonfle en elle, démesurément. Au lieu de s'effacer sous ses coups de reins, elle s'en nourrit, s'avive comme une flamme, rugit en elle... Elle crie, écartelée, se tord, se débat, les hanches frénétiques en réponse au bas-ventre furieux qui cogne contre elles, sent qu'il se rue en elle avec une violence renouvelée, toute retenue oubliée, et la sensation n'en finit pas de croître, une tension impossible, une torsion sauvage qui va la déchirer, la mettre en pièce, elle crie encore, de la terreur plein les yeux, parce que c'est trop, insupportable.

Puis ça se relâche, d'un coup, comme quelque chose qui se rompt, elle ne voit plus rien, n'entend plus rien, n'est plus rien, l'espace d'un battement puissant, féroce, qui convulse son ventre. Et l'homme au-dessus d'elle qui guettait tous ces signes accentue encore la vigueur de ses coups de boutoir, la ravage sans merci, essaie d'ignorer la pression démentielle qui lui mâche le sexe tandis qu'elle jouit sous lui, persiste à la défoncer, les reins en furie, alors que son propre plaisir approche. Il dévore sa bouche alors que l'orgasme le foudroie, que son plaisir jaillit et se répand an fond du ventre qui pulse, continue à la pilonner de son membre palpitant, tandis qu'elle accompagne ses mouvements des saccades anarchiques de son bassin, le souffle rauque, les yeux chavirés...

Longs instants immobiles, ensuite... Elle se sent encore battre comme un coeur autour de son sexe toujours en elle, et ressent les réponses assoupies qui viennent de lui, la chaleur fluide de sa semence. Elle est engourdie comme si on venait de la battre comme plâtre, et somme toute, ce n'est pas tout à fait faux... Ses yeux mi-clos se perdent dans la noirceur de ceux de Kern, elle reprend doucement conscience de son corps à elle, alangui, des longues ondes de plaisir qui lui glissent encore sous la peau, de son corps à lui, immense, puissant, chaud tout contre elle, de son souffle à lui, bref et rauque, du geste doux qu'il a pour caresser ses cheveux, son visage, de la tendresse de son baiser... Et elle aime son poids sur elle, sa présence en elle, les frémissements qui se répondent toujours, assoupis à présent, elle ne veut pas qu'il s'éloigne, enroule une jambe autour de sa cuisse, se niche contre sa poitrine, câline et épuisée, fragile à nouveau comme une porcelaine, lèvres tendues, langue douce, yeux caressants que les ombres envahissent...

Il l'embrasse très doucement, délicat, caresse cette jambe en spirale qui le capture, lit son regard et tout ce qu'il contient de trouble et de lumière, de doutes repoussés à plus tard, de fatigue qui afflue, et elle sourit, un sourire profondément surpris, incrédule, à se dire qu'il y a si peu de temps elle haïssait ses yeux froids, sa poigne rude, sa masse inébranlable, qu'elle haïssait cet ours qui la tenait prisonnière, et que là elle se blottit sous sa masse, qu'elle quémande ses mains sur elle, qu'elle réchauffe ses yeux aux siens, qu'elle savoure son sourire... Comme il le transforme, ce sourire...

Il s'allonge à côté d'elle, l'attire au creux de ses bras, et elle s'y réfugie, alanguie, minuscule, la conscience brumeuse et le sommeil qui lui envahit les membres... Elle sombre en quelques secondes, devient un poids léger et chaud contre lui, souple et tout relâché, totalement confiant, si vulnérable...

Elle rêvera sûrement... Mais se souviendra-t-elle de ses rêves ?
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 13:35

Plus de retenue. Plus de pensées. Juste le corps à vif. Indomptable… Emporté par un élan exalté, un brasier qui lui consumait les entrailles depuis ce qui semblait être une plaisante éternité. Les flammes avaient eu le temps de croître, pour l’enlacer de l’intérieur. Une fournaise, qui attisait ses reins et lui faisait pilonner Loryn frénétiquement, plongeant inlassablement dans cette grotte incandescente qui brûlait d’en recevoir toujours davantage. Son bas-ventre battait furieusement contre la jeune fille qui succombait définitivement. Sa bouche avide la dévorait, dans un baiser aussi endiablé que les coups de reins qu’il lui assenait.

Aller jusqu’au bout du plaisir…

Son sexe palpita, gronda, tout son corps tressaillit tandis qu’il explosait dans ce ventre offert, submergé à son tour par une extase foudroyante. La libération d’un plaisir ardent, plus torride encore que le sexe agité d’où il jaillissait. Le soulagement, de ne plus contenir cette brûlure dans ses reins. Son sexe vint buter plusieurs fois au fond du vagin, pour accompagner ses ultimes soubresauts et offrir tout ce qu’il avait à donner. Jusqu’à se figer…

Haletant, Kern reprenait peu à peu conscience, émergeait doucement. Il embrassait toujours Loryn, instinctivement, sans comprendre comment ce baiser avait pu perdurer au paroxysme de leur jouissance. Puis finalement, les deux amants y mirent fin et ouvrirent les yeux pour échanger un regard. Ses yeux à elle étaient vagues, brumeux, ébahis… vibrants d’émotions… un délice à contempler. Il savait qu’il avait laissé son empreinte en elle, une marque bien plus forte que tout ce que certains tentaient d’apposer par le fer.

Il vint retrouver ses lèvres, l’embrasser avec tendresse, sans quitter son sexe accueillant, savourant le plaisir de se sentir en elle. Il souhaiterait la prendre encore, toute la nuit durant, jusqu’à ce que leur corps ne le permette plus. Mais il savait qu’elle avait déjà dépassé sa limite... Le baiser n’était qu’un effleurement réciproque de lèvres chaudes, entrecoupé de brefs soupires et de sourires sincères, comblés. Les caresses couraient délicatement sur la peau, sa main épousait la courbe de la jambe qu’elle venait d’enrouler autour de sa cuisse, tandis que d’autres doigts se perdaient dans ses cheveux. Elle, elle le caressait bien plus des yeux. Troublés, épuisés, éclairés par quelque chose de profondément nouveau… Elle avait un regard et des sourires qui en disaient long. Qui lui donnèrent l’envie de l’embrasser à nouveau, d’une manière plus insistante. Elle y répondait avec une fougue épuisée mais sincère, réduite à sa plus douce expression. Le lien intime, unique, qui s’était créé en quelques instants seulement perdurait… entretenait l’onirisme de cette soirée qui touchait à sa fin.

Le guerrier quitta finalement le ventre de Loryn et s’affala sur le côté. Il l’invita à se blottir dans ses bras, ce qu’elle fit sans tarder, en laissant échapper un soupire heureux. Une petite boule de douceur, nichée contre ce corps massif… Kern la regardait sombrer rapidement, sans un mot. Ses doigts jouaient machinalement avec une mèche de cheveux. Il contemplait son visage à présent totalement apaisé, vierge de toute cette tension qui l’avait accablée. Avec juste un simple sourire de contentement au bout des lèvres… Une expression qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de saisir chez cette beauté un brin sauvage. Difficile pour lui de savoir combien de temps il était resté ainsi, à la regarder dormir… Ces traits si délicats… ce corps aux courbes harmonieuses… féminines… livrés à sa vigilance. Deux prunelles sombres immortalisaient la vision qui s’offrait à lui. Sentinelles silencieuses, veillant au sommeil de leur protégée… Qui finirent elles aussi par lui succomber…  
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MessageSujet: Re: Découverte...   Découverte... Icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 13:36


Tapis dans les fourrées du sous-bois… Le souffle court… haletant… Il résonnait dans sa tête en un bruit sourd et régulier. Le regard trouble… Tout n’était que brouillard parmi lequel dansaient des ombres. Chacune menaçante… Impossible de réfréner les tremblements, les frissons, qui agitaient son corps au bord de l’épuisement le plus complet.  Et ce vide, ce vide immense dans la poitrine qui ne cessait de croître… Un vide dévorant… Il se nourrissait de chaque parcelle d’émotions dans son corps affaibli… Pour ne laisser place qu’à un néant… froid et implacable... Le sentiment de ne plus être vivant, sans pour autant être encore mort. La meilleure étincelle de vie en lui ? Cette douleur lancinante dans l’épaule… La flèche brisée qui lui transperçait les chairs depuis deux jours, répandant des vagues de douleur qui se propageaient dans son bras, sa nuque et son dos. Il avait perdu beaucoup de sang… le rapprochant toujours un peu plus de l’agonie… Son tuteur avait eu moins de chance et n’avait jamais quitté les montagnes du nord. Abattu en pleine course. D’un seul trait, après trois jours de fuite…

Des pas, non loin… Ils arrivaient.

Des hommes d’armes du seigneur de Kassel, qui progressaient prudemment, guettant avec attention chaque bruit ou mouvement suspect. Ils sentaient sa présence… Ils flairaient l’odeur du sang… Depuis le massacre au château de Castelfroid, ils le traquaient sans relâche. Depuis des jours et des jours… Kern avait perdu le compte, comme il avait perdu tout le reste d’ailleurs. Les armes au poing, les arcs bandés, les regards balayaient le sous-bois attentivement. L’excitation du chasseur brillait au fond de leurs yeux. Une pointe d’appréhension également. Un animal est rarement plus dangereux que lorsqu’il est acculé. Et leur proie avait déjà sorti crocs et griffes plus d’une fois… Sept hommes étaient morts, alors que l’étau se refermait sur le jeune seigneur, gibier de cette chasse effrénée. Un gamin, qu’ils pensaient poursuivre… Le cadet de la famille d’Averach. A peine en âge de connaître la chaleur d’une femme. Mais ce qu’ils avaient trouvé face à eux, c’était un fauve. Avec la force des plus vigoureux d’entre eux… Les trois premiers étaient tombés contre son épée, au premier contact. Lorsque le reste de l’unité était arrivé sur les lieux, il avait disparu. Ils ne restaient que des cadavres. Et personne ne pouvait vraiment affirmer quel morceau appartenait à qui… Cela avait attisé la colère des plus anciens soldats, jeté un froid chez les plus jeunes. Depuis, ils l’avaient harcelé sans fin. Ils étaient parvenus à tuer son mentor qui l’accompagnait. Plusieurs fois, ils avaient failli l’avoir lui aussi. Plusieurs fois, des hommes étaient morts. Mais désormais, il était à bout de force. Il ne pouvait plus fuir. Il ne pouvait plus lutter. Tout n’était qu’une question de temps. Ils en étaient convaincus.

Le premier à le repérer n’eut le temps que de donner l’alerte. L’épée le transperça aussitôt, à peine le jeune guerrier surgi de sa cachette. Kern se rua sur les archers, utilisant le premier corps comme bouclier humain pour se protéger des flèches. En un instant, il était sur eux. Un loup au milieu de la bergerie. Les coups de taille se succédèrent, les corps sans vie s’effondrant autour de lui. Titubant, il se tourna vers le dernier homme d’armes qui chargeait en beuglant. Sans même réfléchir, le jeune noble se désaxa d’un pas sur le côté. Il ne commandait plus son corps. Au seuil de l’inconscience, mû par une énergie profondément enfouie, il agissait à l’instinct. Un instinct guerrier… Sa lame glissa le long de celle de son adversaire, dans un crissement sinistre annonciateur de mort. Le sang jaillit dans les airs, en une auréole écarlate. Le soldat du seigneur de Kassel s’effondra.

La douleur à l’épaule foudroya Kern. Le jeune guerrier chancela. La forêt semblait tournoyer autour de lui. Mais parmi ce chaos, le bruit étouffé des chiens au loin lui parvenait, lui rappelait que ce n’était pas encore terminé, l’incitait à reprendre sa course. Les arbres défilaient devant lui. La douleur n’existait plus. Juste le bruit obsédant des chiens lancés à sa poursuite. Avancer… toujours avancer… sans relâche… Il ne savait même plus pour quoi. Mais il ne devait pas tomber.

Il eut tout juste le temps de voir ce morceau d’écorce obscurcir sa vue avant le flash blanc qui l’amena au sol. Heurté de plein fouet au visage, par un morceau de bois surgissant de derrière un arbre. Une ombre aux contours incertains se dessinait devant lui, dans la lumière qui perçait la cime des arbres. Puis de nombreuses autres. Toutes le regardaient, silencieuses. Les aboiements se rapprochaient. Mais elles, elles ne bougeaient pas. Et lui, il n’avait plus la force de se relever. Une botte clouait sa main d’épée au sol, pour contenir tout ultime sursaut de volonté. Une voix retentit finalement. Avec un curieux accent… Sourde, elle aussi… Le sang lui battait violemment les tempes.

- Veux-tu vivre en esclave, ou mourir en homme libre ?


Kern ouvrit grand les yeux en redressant légèrement la tête. Un dernier effort pour essayer de distinguer ceux qui étaient finalement parvenus à le mettre à terre. Les contours s’affinaient progressivement. Des hommes en armes. Pas du Nord… De l’Est. Reconnaissables à leurs traits, leurs armes et armures. En quête de viande pour les premières lignes des armées d’esclaves des seigneurs de guerre…


***

Le colosse tressaillit, s’arrachant ainsi à ce rêve… ce souvenir… Plus de dix années déjà… Ces premiers pas dans les terres de l’Est, ses premières batailles… La douleur ravageant son épaule et son bras avait depuis laissé place à la chaleur de Loryn, blottie nue contre lui. Elle dormait profondément. Tout comme il avait lui-même dormi après sa capture. Un sommeil dont rien ne semble pouvoir vous arracher…

La présence de cette femme à ses côtés avait quelque chose de réconfortant. Elle qui n’était pourtant qu’une inconnue dont il ignorait même le nom. Kern la contempla un instant. La même expression paisible que la veille, la même vision qu’il avait emportée dans son sommeil. Ses yeux embrassèrent la pénombre de la tente. Une légère lueur pointait timidement depuis l’extérieur. L’aube était proche à n’en pas douter. Le chevalier abandonna la chaleur du lit et de la jeune femme. La fraicheur matinale lui arracha un frisson. Il traversa la tente jusque la vasque qu’il utilisait pour se débarbouiller au réveil. Vide… Bref soupire. Cela attendrait la fin de l’entraînement. Kern s’habilla en vitesse. De simples vêtements de lin, un plastron et de robustes bottes de cuir. Il n’avait pas besoin de plus aujourd’hui. Après avoir saisi une épée longue dont il attacha le fourreau à sa ceinture, il se retourna vers le lit et considéra la jeune femme endormie quelques secondes durant. Puis il avança vers elle. A nouveau ce visage fermé. A nouveau ce regard froid. Doucement, il glissa ses mains sous ce corps assoupi et la souleva dans ses bras, en veillant à ne pas la réveiller. Elle dormait profondément et semblait avoir encore de longues heures de sommeil devant elle avant de récupérer des derniers évènements. L’une de ses mains avait tiré au passage une fourrure du lit, pour couvrir le corps nu de la jeune fille et lui tenir chaud.

Sans s’attarder davantage, il quitta la tente en emportant Loryn avec lui. Le garde en faction salua son supérieur, avant de risquer un bref regard vers celle que le colosse tenait dans ses bras. Pas besoin d’être devin pour savoir ce qu’il s’était passé cette nuit là… Kern traversa une partie du camp ainsi, jusqu’à une autre grande tente gardée par deux soldats à la mine ensommeillée. La vue de leur Commandant leur permit toutefois de retrouver rapidement un semblant de vivacité dans le regard. A l’intérieur, des cages étaient alignées de part et d’autre de l’allée centrale, où deux autres gardes veillaient en discutant calmement. Quelques femmes dormaient encore derrière les barreaux. Certaines dans des cages individuelles, d’autres dans des cages communes, plus grandes. La plupart étaient vides toutefois, la majorité des esclaves connaissant davantage la chaleur des couches des soldats que le froid glacé de ces prisons de fer. Kern déposa soigneusement Loryn dans l’une d’elle, emmitouflée dans l’épaisse fourrure, avant de refermer la porte.

Un regard vers les gardes.

- Lorsqu’elle passera dans la matinée, dîtes lui de lui préparer une de ses décoctions…

D’un signe de tête, il désigna Loryn. Il n’avait pas besoin d’un quelconque bâtard maintenant. Les gardes hochèrent la tête d’un air entendu. Kern quitta alors la tente, pour des affaires plus importantes. 
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